L’affaire débute en janvier 2020. Harry et son épouse Meghan annoncent vouloir se « placer en retrait pour ne plus être des membres « majeurs » de la famille royale et travailler pour devenir financièrement indépendants, tout en continuant à soutenir entièrement sa majesté la reine » afin de préserver leur vie privée. Pour cela, ils décident de déménager en Amérique du Nord. Avant leur départ, ils apprennent qu’ils perdront l’usage de leur titre d’altesse royale, leur aide financière et la sécurité policière permanente dont ils bénéficiaient, qui sera évaluée au cas par cas lors de leurs venues au Royaume-Uni.
« J’étais classé comme le membre de la famille royale contre qui le plus grand risque existait, loin même devant ma grand-mère », assure-t-il. « Du jour au lendemain, j’ai été déclassé comme celui contre qui le risque était le plus faible. Toute une liste de risques et de menaces était connue, qui n’a fait qu’augmenter au fil du temps, y compris venue d’Al-Qaïda. Mais tout cela a été complètement ignoré. » Ancien militaire ayant servi pendant la guerre en Afghanistan, il avait expliqué dans son autobiographie parue il y a deux ans y avoir tué vingt-cinq talibans. Une mention guère subtile pour quelqu’un déjà considéré comme une potentielle cible de choix pour des terroristes…
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Depuis, les tabloïds britanniques se déchaînent contre Harry et son épouse. Ils leur en veulent d’avoir quitté la famille royale et de l’avoir traînée dans la boue contre le versement de 110 millions par Netflix pour la réalisation de documentaires sur leur relation et 22 millions pour son livre. Mais aussi d’avoir poursuivi plusieurs d’entre eux en justice pour les avoir espionnés.
Le duc et la duchesse de Sussex, leur titre officiel, ne sont pas à plaindre. Les contrats signés pour leurs documentaires, leurs podcasts et son livre leur permettent de vivre luxueusement dans une maison de la côte californienne, entourés de vedettes et de richissimes voisins, dans une zone épargnée par les incendies de cet hiver. Mais pour la première fois Harry a laissé entendre qu’il était triste suite à sa rupture avec sa famille. « Il y a eu tellement de désaccords, de différends entre moi et certains membres de ma famille. […] Bien sûr, certains membres de ma famille ne me pardonneront jamais d’avoir écrit un livre, bien sûr ils ne me pardonneront jamais beaucoup de choses, mais… j’aimerais me réconcilier avec ma famille. Cela ne sert à rien de continuer à se battre. La vie est précieuse. Je ne sais pas combien de temps il reste à vivre à mon père. Il ne veut pas me parler à cause de cette histoire de sécurité. Mais ce serait bien de se réconcilier. »
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Le message est fort. Pourtant, à son habitude, le Prince Harry se place en éternelle victime et revisite le passé. Il accuse les médias de l’avoir pris en grippe depuis son mariage, alors que l’enthousiasme était généralisé suite à ses fiançailles avec l’actrice de série américaine. Le couple a choisi de rompre avec la presse britannique et avec la famille royale, de vouloir une vie à l’étranger sans devoirs et obligations, en conservant des subventions publiques et familiales, et un titre prestigieux. Ils ont quitté Londres pour préserver leur vie privée mais passent leur temps à raconter leur quotidien. Sans parler du fait qu’ils ont fait fuiter des éléments très privés de leurs disputes familiales dans la presse à de multiples reprises.
Enfin, grand seigneur, le Prince Harry s’est dit prêt à pardonner à tout le monde, y compris « mon père, mon frère (William le duc de Cambridge) et ma belle-mère (la reine Camilla) » et même « aux médias », sans admettre qu’il ait pu lui-même agir de manière inconsidérée à leur égard. Il pose aussi ses conditions : « La situation actuelle, qui dure maintenant depuis cinq ans, est bloquée par cette question de sécurité. C’est la seule chose qui reste. La seule chose que je demande c’est de la sécurité. » Tout en leur faisant porter la responsabilité de leur friction : « S’ils ne veulent pas [d’une réconciliation], cela dépend entièrement d’eux. »