Une maison de Notting Hill aménagée en à peine un mois par l’architecte d’intérieur Tiffany Duggan.

Lorsqu’un architecte d’intérieur dispose d’à peine un mois après la signature d’un projet pour concevoir les installations, les finitions et les aménagements, il a tout intérêt à s’imprégner dès le départ des aspirations esthétiques de ses clients. Heureusement pour Tiffany Duggan, du Studio Duggan à Londres, c’est exactement ce qui s’est passé avec un couple créatif et collectionneur d’art, pour qui elle vient de terminer l’aménagement d’une maison victorienne de quatre étages à Notting Hill.

« Ils ont beaucoup de goût et de style », confie Tiffany Duggan à propos des propriétaires, parents de trois enfants. En revanche, ils n’avaient pas de temps à perdre : leur nouvelle maison était déjà bien avancée dans sa rénovation complète – l’équipe de construction, Pembridge Developments, étant plus que prête à finaliser les décisions en matière de design – lorsque l’architecte d’intérieur a rejoint le projet. Et cela s’est révélé être un vrai avantage : « On était vraiment sur la même longueur d’onde en matière de style et de préférences », explique-t-elle. « Ça a permis d’accélérer tout le processus. »

Comme beaucoup d’autres espaces de la maison, le salon associe un rose riche à des tons verts plus doux. Ici, la teinte Celadon d’Edward Bulmer orne les murs, tandis qu’un canapé de la collection Trove de Duggan porte un velours rouge-rose de chez Pollack. L’aile de la cheminée est recouverte d’un ikat de Schumacher dans les mêmes tons. Les clients ont apporté leur propre moquette en laine à poils coupés ainsi que leur collection d’œuvres d’art, qui comprend ici une gravure sur bois de Tom Hammick, installée au-dessus d’une cheminée ancienne de Lassco. Un portrait de famille est accroché à droite.

Art: Tom Hammick © 2025 Artists Rights Society (ARS), New York / DACS, London. Tim Braden/Frestonian Gallery, London.

Leur sensibilité commune va de l’amour partagé de la couleur à la conviction que tout intérieur gagne à mêler l’ancien et le contemporain. Les clients voulaient que le décor donne l’impression d’avoir été assemblé progressivement, « comme s’il s’était développé au fil du temps ». Un objectif plutôt simple à atteindre, puisque les propriétaires disposaient déjà d’un bel ensemble d’antiquités, de pièces vintage et d’une vaste collection d’œuvres d’art. L’élément clé de leur entente ? « Ils voulaient créer quelque chose de ludique et d’intéressant », souligne Tiffany Duggan.

C’est exactement ce que l’architecte a mis en œuvre, en commençant par la salle de bains des enfants au dernier étage. Elle a associé des carreaux en zellige dans une douce teinte lilas à un lavabo, une baignoire et des toilettes jaune beurre, tous signés The Water Monopoly. « Normalement, on n’aurait jamais commencé par la salle de bains, mais comme le délai était serré, on s’est concentrés sur les éléments indispensables à la construction. »