La signature du traité France-Pologne, point d’orgue de la semaine
Emmanuel Macron, président de la République française, et Donald Tusk, le premier ministre de la Pologne, signeront, ce vendredi 9 mai, un traité bilatéral entre les deux pays. Un traité d’amitié dit Traité de Nancy. Cela concernera une multitude de coopérations sur des thèmes variés : culture, sport, sciences, énergie, transport, politique migratoire ou encore défense…
Ce sera la première fois que la France signe un traité d’une telle envergure avec une nation non frontalière. En terme de puissance économique, la Pologne est le 6e PIB de l’Union Européenne, avec près de 37 millions d’habitants.
La ville de Nancy n’a pas été choisie au hasard.
Nancy et la Pologne, une longue et célèbre histoire
C’est l’une des places les plus célèbres et plus belles de France, voire d’Europe : la place Stanislas. Une place où pose majestueusement la statue du plus célèbre duc de Lorraine, Stanislas Leszczynski. Symbole du lien historique entre la France et la Pologne.
Avant de devenir le duc qui va laisser une empreinte indélébile sur Nancy (et Lunéville avec son château), Stanislas était roi de Pologne (élu en 1704 jusqu’en 1709, puis de 1733 à 1736).
Né en 1677, il meurt en 1766 à Lunéville. Il est le père de Marie Leszczynska, qui deviendra l’épouse de Louis XV, roi de France en 1725. Il faudra une décennie pour que Louis XV le fasse duc de Lorraine et de Bar, en 1737. Il le restera jusqu’à son décès.
Duc sans réel pouvoir, homme lettré et philosophe, Stanislas a notamment créé la bibliothèque royale de Nancy ou la future Académie de Nancy. Il ouvrit écoles ou hôpitaux. Nancy lui doit de grands travaux avec les chefs d’œuvres d’Emmanuel Héré, la place (Stanislas) évidemment et ses bâtiments emblématiques, la place de la Carrière, les grilles dorées de Jean Lamour, l’église Notre-Dame-de-Bonsecours (où il est inhumé), etc. Par ses réalisations, Stanislas est davantage connu en Lorraine qu’en Pologne.
A son décès, le duché de Lorraine a été rattaché au royaume de France.
Politiquement, Nancy a aussi servi de théâtre à des sommets franco-germano-polonais (dénommés Triangle de Weimar) en 1999 et 2005.
Les villes de Nancy et Lublin sont jumelées depuis 1988.
Toul et la Pologne, terre des immigrants après-guerre
Après la première guerre mondiale, la France avait fait appel à la main d’œuvre étrangère pour reconstruire et relancer le pays. Dans les champs, dans les mines, dans les usines.
Le 3 septembre 1919, la France et la Pologne avaient signé une convention d’immigration. Si recrutement, visite médicale, contrat de travail étaient réalisés en Pologne, c’est à… Toul que les familles étaient acheminées par le train. Précisément à la caserne Thouvenot ou sur le site remplacé par la prison d’Ecrouves, qui devenaient ‘’centre de tri des migrants’’. Pour les Polonais, c’était l’« emigracja za chlebem », l’émigration pour le pain. Beaucoup de travailleurs avaient été répartis dans les mines de l’Est de la France, dans le Nord. Des centaines de milliers de familles polonaises – le chiffre de 300 000 est évoqué par des associations – y transitèrent jusqu’en 1935.
Depuis quelques semaines, un projet de mémorial en hommage à ces familles a été lancé à Toul. L’œuvre serait un monument de six tonnes de granit et de bronze d’un artiste polonais, Dariusz Jasiewicz.
Le programme de cette semaine
Destination Nancy propose plusieurs visites guidées autour de « Stanislas et l’héritage polonais ». La visite mettra en lumière l’héritage de Stanislas Leszczynski à Nancy sur l’urbanisme, l’architecture, la vie sociale, la vie économique et gastronomique. Mercredi 7 de 10 h à 11 h et samedi 10 mai de 10 h à 11 h. Gratuit, mais sur réservation auprès de l’office de tourisme.
Il sera possible de visiter l’église Notre-Dame-de-Bonsecours. Une commande de Stanislas, créée par Héré. L’éphémère roi de Pologne y repose. Jeudi 8 mai de 10 h à 11 h ou de 11 h à 12 h. Gratuit, mais sur réservation auprès de l’office de tourisme.
L’office de tourisme propose aussi des quizz sur Instagram, un jeu concours (un baba au Tokay à déguster A la table du Bon Roi Stanislas)…