Vice-prime minister and minister and minister of Public Health and Social Affairs Frank Vandenbroucke pictured during a plenary session of the Chamber at the Federal Parliament in Brussels, Wednesday 30 April 2025. BELGA PHOTO BENOIT DOPPAGNELa porte ouverte au marché illégal
La Flandre veut aller plus loin. Le député Toon Vandeurzen (CD & V) a plaidé pour l’interdiction de la vente de cigarettes électroniques à proximité des écoles. « Une interdiction radicale ne fonctionne pas. Le problème, c’est le commerce illégal et en faisant ça, on s’attaque à la mauvaise personne et on finance le crime organisé », réagit la porte-parole de Philip Morris Benelux.
Les librairies-presses ne voient pas d’un meilleur œil la demande flamande. « Les politiques ne vivent pas dans le même monde que nous et prennent le problème à l’envers ! On nous a imposé le paquet neutre il y a des années. Aujourd’hui, on doit cacher tous les produits de tabac qu’on a rendu non attrayants. Mais où va-t-on ? 21 % de la population fume contre 19 % cinq ans auparavant », développe Xavier Deville, président de Prodipresse. « Le gouvernement ne doit pas tromper de cible. Les jeunes ne se fournissent pas chez nous. Ils achètent des vapes illégales sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, 30 % du marché du tabac appartient au marché illégal. En février, quatre unités de production dans le Limbourg ont été démantelées. Derrière, c’est la mafia. Avec l’augmentation des prix, on autorise et on donne accès à la mafia de se développer. On est face à un problème de sécurité imminent. »
Fabricants et vendeurs ne s’opposent pas à l’interdiction de goûts fantaisistes mais ils rappellent que la vape peut être une alternative au tabac traditionnel pour les fumeurs adultes.
À ce stade, le ministre ne se dirige pas vers une interdiction généralisée de la vape et ne prévoit pas d’interdire la vente à proximité des écoles. Les contrôles seront renforcés pour sanctionner les infractions dans le futur et sur les réseaux sociaux. Cette année, plus de 40 000 euros de cigarettes illégales ont été saisis et 734 vérifications en magasin ont été effectuées. Les douanes contrôlent les colis.
« Mais nous ne pouvons pas mener cette bataille seuls. Nous devons également nous en saisir au niveau européen. J’ai lancé cette discussion il y a quelques semaines, lors d’un sommet européen à Varsovie pour convaincre mes collègues d’être plus stricts et plus sévères. J’ai toujours voulu être clair à ce sujet : selon moi, l’industrie du tabac n’a aucun avenir », conclut Frank Vandenbroucke.