Ajaccio-Fréjus en finale, c’est sans surprise l’affiche que l’on pouvait imaginer entre le leader et le second de la phase régulière. Vous allez par contre, dès vendredi, recevoir en premier. N’est-ce pas finalement un avantage, surtout s’il y a un succès au bout ?

Il y a du pour et du contre, mais en ce qui me concerne, je considère que c’est bien d’attaquer à domicile. Cela dit, il conviendra de l’emporter si l’on veut qu’Ajaccio évolue le vendredi d’après avec un maximum de pression chez lui. On en aura beaucoup chez nous, mais en même temps nous bénéficierons du soutien de notre public. J’espère surtout qu’on parviendra à faire le meilleur match possible. Nous ferons ensuite les comptes à la fin, sans trop se projeter.

Votre équipe vous a-t-elle totalement rassuré lors des deux premiers tours de play-offs ?

Oui, même si elle peut encore mieux faire. Il reste deux semaines pour peaufiner au maximum les derniers détails et terminer d’écrire l’histoire de cette belle saison. On est très heureux d’avoir pu se hisser en finale et maintenant que nous y sommes, on a bien évidemment l’ambition d’aller au bout.

Pourtant mené à Illac (4-9) au tie-break, votre ensemble a réussi à l’emporter (13-15). C’est significatif d’une force mentale et d’une bonne forme physique ?

Au niveau physique, nous sommes prêts avec une très bonne préparation sous la houlette de notre préparateur Thomas Guillaumond, qui a vraiment effectué un excellent travail. J’ai aussi la chance de diriger un groupe de garçons qui, quelle que soit la situation, ne baisse pas les bras et continue à y croire. Après (rires), il va de soi qu’il vaudra mieux éviter de se retrouver dans cette situation-là face à Ajaccio.

Comme vous, Ajaccio s’appuie sur une grosse qualité de service. Est-ce finalement la promesse d’une double confrontation ouverte et spectaculaire ?

Au-delà du secteur offensif qui détermine tout, ce sera en effet le secteur clé permettant notamment de répondre derrière à la question : comment allons-nous pouvoir poser nos organisations de block défense ? Après, comme toujours, c’est celui qui arrivera le plus souvent à poser le ballon par terre qui aura le dernier mot.

 » Le banc d’Ajaccio constitue un énorme atout  » 

Qu’avez-vous noté chez votre adversaire à travers ses matches disputés face à Saint-Quentin et Martigues ?

Il a su, dans les moments difficiles, trouver à chaque fois grâce aux rotations effectuées les solutions pour réussir, sans trop trembler, à faire la différence. Avoir un effectif étoffé est un atout précieux. Ces play-offs ont montré que le GFCA avait du répondant sur son banc.

Il reste sur une finale perdue douloureusement au set en or. Est-ce que ce vécu représente un avantage ou alors peut-il constituer, compte tenu de ce souvenir, un handicap pour lui ?

Ça reste du vécu et il est précieux. Le processus d’apprentissage est toujours jalonné d’erreurs et cela pourrait par conséquent l’aider à éviter de commettre à nouveau la même faute. Sur le plan émotionnel, il lui permettra aussi de bien se projeter dans l’événement. 

L’hypothèse de pouvoir jouer une accession en Ligue A sur un set en or n’est-elle pas une hérésie ?

Sportivement, ce n’est pas ce qui peut valoriser un champion. Après, ce sera, le cas échéant, la dernière étape pour accéder. Nous n’avons pas le choix que de composer avec cette règle.

Fréjus a été au milieu des années 80 et au début des années 90 un grand club français, finaliste de la Ligue des Champions, avant de péricliter en 1992. Est-ce que la perspective de remettre son nom sur la carte de l’élite suscite un engouement et une motivation supplémentaire pour cette finale ?

Fréjus demeure un bassin culturel du volley-ball. J’ai repris le club en N2 il y a maintenant douze ans et il y avait déjà cette envie de voir renaître le club de ses cendres. Il y a un passé prestigieux et ce serait un bel accomplissement de revoir son nom apparaître en Marmara Spikeligue (appellation de la Ligue A depuis 2023). Mon équipe a réussi à susciter un intérêt et même si l’accession n’était pas un objectif affiché comme cela est le cas à Ajaccio, on participe toujours à une compétition avec l’ambition de la remporter. On jouera le coup à fond jusqu’au bout.

Du côté du GFCA, des ondes positives

Gérer le physique à raison d’une séance de musculation le matin et effectuer un gros travail tactique à partir d’une vidéo précédant l’entraînement au Palatinu est, depuis lundi, la ligne de conduite sur laquelle le collectif ajaccien se prépare sereinement et sans laisser apparaître de pression particulière.

Elle devrait monter dès demain, où les onze joueurs retenus poseront leurs valises en fin de matinée à Fréjus et effectueront une séance à 16 h 30, dans une salle de Sainte-Croix dont ils gardent le souvenir d’un gros combat de 2 h 30′ livré et remporté au tie-break, le 22 février dernier.

 » On sait à quoi s’attendre, face à un adversaire qui va vraisemblablement prendre tous les risques au service. Notre succès à Martigues sans y laisser trop de forces a cependant ramené de la confiance et démontré que lorsqu’on arrive à produire notre jeu, nous sommes capables de performer à l’extérieur comme cela a été le cas par deux fois à Saint-Quentin et vendredi dernier « , estimait hier le coach Frédéric Ferrandez, pour qui ce sera la quatrième finale de Ligue B après celle perdue l’an passé, mais deux autres remportées en 2007 puis, 2009 titre à l’appui.