Le 8 mai 1945, Michel Soustelle avait 8 ans. Malgré son jeune âge, il se souvient précisément ce qu’il faisait et où il était ce jour-là. « C’était un mardi, je n’avais pas école. Je jouais dans la rue (il n’y avait pas de voiture à l’époque), près de chez moi, au 22 rue de l’Isérable, dans le quartier de Saint-François. J’étais avec Yves, mon copain. Ma mère n’était pas à la maison : elle travaillait en poste à la Manufacture d’armes. »
Michel savait que cette journée serait un jour spécial : « Je ne me rappelle pas comment on l’a su. Peut-être à la radio. On s’attendait à cette capitulation », raconte-t-il, 80 ans après.
« Nous étions fous de joie »
« Vers 15 heures, quand les sirènes ont retenti, j’ai compris que la fin de la guerre était annoncée. C’était un soulagement. Avec Yves, on a pris nos jambes à nos cous pour monter jusqu’à la rue de Robinson. À cette époque, c’était la campagne, il y avait une petite forêt…