Ouverte en novembre 2022 dans le centre-ville, rue Lagane, l’épicerie solidaire gérée par l’association toulonnaise Amitiés Cité a dû quitter précipitamment les lieux en septembre dernier. Motif: « Ce local que nous louions appartenait à l’Établissement public foncier. Mais il a été vendu et nous avons eu quelques jours pour partir, relate Christelle Lecart, directrice de l’association. Par la suite, il a été difficile de retrouver un local d’une centaine de mètres carrés qui convienne à nos besoins. Cela a pris du temps et, durant presque six mois, le centre social Amiq* nous a accueillis en mettant ses locaux de l’Espace Coste (chemin Aimé-Genoud) à disposition un jour par semaine ».
Depuis peu, l’épicerie solidaire a donc retrouvé un hébergement. « On s’est réinstallé dans un local loué par THM situé au 1267 avenue des Anciens Combattants d’Indochine (en face de SOS Médecins) », poursuit la directrice de l’association qui fonctionne grâce à des subventions versées par le Département, la Métropole et la Ville. Amitiés Cité est affiliée à l’Union diaconale du Var avec qui elle lutte contre l’exclusion sociale, promeut des initiatives d’économie solidaire, et favorise l’insertion d’un public éloigné de l’emploi.
Des denrées vendues à 30% de leur valeur marchande
L’épicerie solidaire est donc destinée à des personnes disposant de peu de ressources et qui sont orientées par un travailleur social des UTS (Unité territoriale sociale du Département) sur la base d’un projet leur permettant de sortir progressivement de la précarité. Une fois leur dossier validé, ces bénéficiaires peuvent profiter durant un an des prix très attractifs qui sont ici proposés. « Les produits sont vendus à 30% de leur valeur marchande. Les gens choisissent ceux qu’ils souhaitent, essentiellement des produits secs (fruits et légumes, conserves, pâtes…) ou congelés (notamment viande et poisson) ».
Les denrées sont fournies par la Banque alimentaire, principal partenaire de l’association. « On va aussi reprendre les ramasses (récupération des invendus des supermarchés, Ndlr) », ajoute Christelle Lecart, indiquant que cette épicerie accueille une trentaine de familles. « Avec cette initiative, explique-t-elle, l’objectif est d’empêcher les gens de tomber dans la précarité, et de leur donner accès aux produits de première nécessité qu’ils ne peuvent se permettre d’acheter ».
Des vendeurs en insertion
Les bénéficiaires sont suivis par une conseillère économique, sociale et familiale, qui fait le point avec eux sur leur budget et les accompagne face aux difficultés administratives. Ces personnes ont aussi accès, dans le local de l’association, à une boutique où elles peuvent s’approvisionner, toujours à bas prix (20% de leur valeur marchande), en produits d’hygiène et de puériculture, vêtements, vaisselle, petits meubles, objets divers… Cette partie boutique est également accessible aux adhérents de l’association qui sont en situation financière difficile.
Ce lieu solidaire fonctionne grâce à des vendeurs qui sont en « chantier d’insertion » financés par la Direction départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DDETS). Cela étant, l’association recherche toujours des bénévoles pour faire grandir son projet. « On recherche des gens pour aider à mettre en rayon, démarcher les commerçants et assurer les ramasses, monter des ateliers d’information pour les bénéficiaires… », précise la directrice. L’épicerie est ouverte deux jours par semaine, les mercredis et jeudis de 10h à 16h.
*Association maison intergénérationnelle de quartier.