Les députés ont approuvé mercredi 7 mai au soir en première lecture une proposition de loi visant à réguler l’installation des médecins pour lutter contre les déserts médicaux. Le texte, porté par un groupe transpartisan de plus de 250 députés allant de LFI à près d’un tiers du groupe LR et auquel la profession et le gouvernement étaient opposés, a été adopté très largement par 99 voix contre 9.
«Nous disons souvent que lorsque les déserts médicaux avancent, c’est la République qui recule. Ce soir, nous avons remis un peu de République dans notre organisation collective, cette République qui doit veiller sur chacun de nous, qui que nous soyons, où que nous habitions, parce que notre santé ne peut pas dépendre de notre code postal», a déclaré à l’issue du vote son rapporteur, le député socialiste Guillaume Garot.
Adopté à l’Assemblée, le texte doit poursuivre sa navette au Sénat en trouvant de la place dans le calendrier, probablement à partir de l’automne, alors que la chambre basse va étudier à partir de lundi sa propre proposition de loi contre les pénuries de médecins dans les territoires. Le texte est vu d’un bon œil par le gouvernement qui pourrait tenter d’y introduire son plan anti-déserts médicaux, il a notamment activé la «procédure accélérée» d’examen, pour réduire la durée du parcours législatif de cette initiative.
Le texte de la droite sénatoriale partage la philosophie de l’exécutif, qui rechigne à opter pour une régulation coercitive: ils proposent que dans les zones les mieux pourvues en praticiens, l’installation des généralistes serait conditionnée à leur exercice en parallèle à temps partiel dans une zone en déficit de soignants.