Quand l’histoire d’un club se mêle à l’Histoire avec un grand H. De celle qui marque les palmarès comme avec les deux titres glanés à l’époque par le Stade Poitevin Volley-Ball, aujourd’hui l’Alterna Stade Poitevin Volley-Ball. À l’aube de disputer la huitième finale du championnat de France, ce samedi 10 mai 2025 à Lawson-Body, pour le match aller face à Tours, avant le retour programmé une semaine plus tard salle Grenon, il est temps d’évoquer ces deux premiers sacres en 1999 puis en 2011.
1999 : À jamais les premiers
La saison régulière est quasiment parfaite, avec une seule défaite, à Ajaccio (3-1) et une première place à la clé. L’équipe alors entraînée par Eric Ngapeth, le père d’un certain Earvin, est en pleine confiance au moment d’aborder les play-offs. Les blessures de Dominique Daquin et du passeur belge Ben Croes auraient pu fragiliser ce bel édifice. Mais l’international français Laurent Chambertin débarque 48 heures avant le quart de finale contre Tourcoing comme joker médical de ce dernier. Les Poitevins s’inclinent dans le Nord lors du premier match (3-0). Avant de remporter les deux autres manches à Poitiers (3-2, 3-0). « Je savais après ça que l’on irait au bout », témoigne Eric Ngapeth dans nos colonnes lors de la célébration des 20 ans du titre.
« L’ambiance était extraordinaire »
L’avenir va en effet lui donner raison. Cannes est balayé en deux rencontres en demi-finale (3-2, 3-1). Avant la finale contre le Paris Volley. Les Stadistes s’inclinent à Paris lors de la première confrontation (2-3). Puis sont menés de deux sets au retour à Poitiers. « Mais j’étais serein. Aucun joueur n’était fébrile », se souvient l’entraîneur. Avec Gino Brousseau, Paul Duerden ou Tuomas Sammelvuo, les Stadistes vont renverser cette situation compromise pour s’imposer au tie-break (23-25, 28-30, 25-20, 25-16, 15-11). La belle, décisive, se joue le dimanche 9 mai 1999 dans une salle Lawson-Body incandescente, remplie jusqu’aux cintres avec près de 3.000 supporters. Qui allaient exploser après la victoire en trois sets de leurs protégés synonyme de premier titre de champion de France, trois ans après une première Coupe de France. « Oh la la, l’ambiance était extraordinaire », sourit Eric Ngapeth. Ce sacre récompense le travail et l’investissement de tout un club avec à sa tête son président, Francis Morillon, et le manager, Jean-Michel Roche, tous deux aujourd’hui disparus. Et, à l’époque, on trouve dans l’effectif un certain Cédric Enard, l’actuel manager. Pour que l’histoire ou l’Histoire continue.
L’effectif : Cornel Soïca, Dominique Daquin, Tuomas Sammelvuo, Steve Cholet, Paul Duerden, Laurent Chambertin, Ben Croes, Cédric Enard, Gino Brousseau, José Amet, Keith Sanheim, Loïc Le Marrec.
En 2011, Oliver Kieffer, le capitaine du Stade Poitevin Volley-Ball, soulève le trophée de champion de France, le deuxième du club.
© (Photo archives NR-CP, Patrick Lavaud)
2011 : Un deuxième sacre épique
L’exercice 2010-2011 est pourtant semé d’embûches pour le Stade Poitevin Volley-Ball, finaliste malheureux en 2007 et 2008. Le club doit faire face à un déficit de près de 300.000 euros. Les prémices de sa perte près d’un an plus tard. Il se voit d’ailleurs infliger deux points de pénalité en décembre par la Commission d’Aide et de Contrôle des Clubs Professionnels. Nicolas Maréchal, l’un des atouts de l’équipe, est aussi suspendu six mois pour avoir oublié par trois fois de se localiser dans le cadre du suivi longitudinal mis en place par l’Agence Française de Lutte contre le Dopage. Interdit de recrutement, le SPVB ne peut pas lui trouver de remplaçant. « Cela aurait pu partir en sucette mais chaque problème nous a renforcés. On était une équipe de rageux, de mecs avec de gros caractères. On avançait tous dans le même sens », témoigne lors des 10 ans du titre Olivier Lecat, l’entraîneur, par ailleurs, désigné meilleur coach de cette saison.
Poitiers termine deuxième de la saison régulière avec un bilan de 19 victoires pour 7 défaites. En play-offs, les Poitevins éliminent d’abord Nantes-Rezé en quart en trois matchs puis Sète en demie en deux rencontres. La finale se déroule alors sur une seule partie, disputée le 14 mai 2011 salle Pierre de Coubertin, à Paris, contre Tours. Tours où joue le jeune Earvin Ngapeth, désigné meilleur joueur de la saison. Mais, en finale, le Poitevin Antonin Rouzier est en feu, avec 28 points à son actif. Le SPVB s’impose au tie-break, après de nombreux rebondissements (26-28, 25-20, 25-20, 22-25, 15-13) devant 3.500 spectateurs et dans une ambiance bouillante. « C’était un truc de dingue. Il faisait une chaleur incroyable. Les deux publics avaient été fantastiques », confie le Poitevin Marc Zopie. « On a mérité ce titre car on a été le chercher », ajoute le passeur Nuno Pinhero.
Un deuxième titre qui en appelle, désormais, forcément un troisième.
L’effectif : André Lopes, Antonin Rouzier, Victor Rivera, Nuno Pinheiro, Jean-Philippe Sol, Oliver Kieffer, Jérémy Audric, Stéphane Alpha, Marc Zopie, Julien Pouley.