Qui sont-elles ces fleurs ? Avant tout des découvertes botaniques et scientifiques que Pierre-Joseph Redouté (1759-1840) a esquissées d’un coup de crayon précis, nous rappelant ce lien qui unit l’art et la science. Ses planches botaniques nous permettent, aujourd’hui encore, de comprendre les fleurs et leurs saisonnalités. Émile Gallé (1846-1904) et ses décors horticoles Art nouveau, avait lui aussi une formation de scientifique. Il étudiait les fleurs dans les détails pour mieux nous régaler l’œil.
Planche pédagogique représentant un fraisier, milieu du XXe siècle. Collection Écomusée de la Bintinais. Musée de Bretagne
C’est donc par la voie de la science et de la botanique que l’exposition Fleurs, au-delà des apparences, présentée à l’Écomusée de la Bintinais à Rennes, aborde la fleur. Elle sort ensuite de sa rigueur scientifique et devient symbolique de la condition féminine, de sa vertu essentiellement, avec les élections des rosières. La pureté du blanc devient aussi le symbole de l’union. Comme au travers des fleurs d’oranger en cire que la créatrice Maëlenn Mézac a su dépoussiérer des globes de mariés du XIXe siècle. « Les fleurs lors des mariages, puis des deuils, évoquent à ce stade la condition humaine éphémère et la fragilité de la vie », précise Sarah Hatziraptis, commissaire de l’exposition.
Redonner du sens à nos bouquets
La dernière partie de l’exposition aborde la production horticole. Redonner sens à la fleur, comme source originale de production de fruits et de légumes, car c’est son rôle avant d’être belle. « Mais il faut se souvenir du XVIIe siècle, quand les bulbes de tulipes étaient vendus à prix d’or. La tulipomanie a fait envoler les prix au point de créer un premier krach boursier aux Pays-Bas ! » Le déraisonnable est toujours de mise aujourd’hui quand il est l’heure de la commerciale Saint-Valentin. Que penser du fait de faire faire 10 000 km à des roses, fleurs d’été, au cœur de l’hiver ? Le témoignage de trois floricultrices qui produisent en local redonne du bon sens à nos bouquets, plus près, plus frais, plus durable, pour que les fleurs soient toujours dans notre quotidien.
« À l’écomusée, sortir pour voir les plantes en vrai, est aussi le but de l’exposition », souligne Sarah Hatziraptis. Des fleurs y seront parsemées au milieu des vergers et potagers pour le plus grand plaisir de visiteurs. Et pour célébrer les fleurs, le dimanche 29 juin, la rose’de la Bintinais’, conçue pour l’occasion par le rosiériste Michel Adam, sera présentée. Un baptême de rose festif, avec au programme musique, animations, poésie, fleurs comestibles et ateliers pour toute la famille !
Jusqu’au 31 août 2025, exposition Fleurs, au-delà des apparences, à l’Écomusée de la Bintinais, route de Noyal-Châtillon-sur-Seiche, à Rennes. Tarifs : plein tarif 5 €, demi-tarif 3 €, gratuit pour les moins de 26 ans et les étudiants. Gratuit chaque premier dimanche du mois.