Publié dimanche, notre article consacré aux alternatives au sens unique sur la corniche de Tamaris, présentées par l’association Toulon Var Déplacements (TVD) dans la cadre du projet de réhabilitation de cet axe, a fait réagir et suscité une vague de commentaires sur les réseaux sociaux.

La plupart d’entre eux émane de personnes hostiles au sens unique, mais certains apprécient la recherche d’options pour l’aménagement des zones les plus étroites: celles des forts de l’Eguillette et de Balaguier, où il n’y a pas la largeur suffisante pour faire cohabiter automobilistes, cyclistes et piétons tout en conservant une route à double sens.

Parmi les réactions, on note celle du comité d’intérêt local (CIL) des Sablettes, qui fait connaître son « intérêt » pour la mise en place d’un « chaucidou » (chaussée à circulation douce où les véhicules partagent une voie centrale encadrée par deux bandes cyclables sur lesquelles il est possible de se rabattre en laissant la priorité aux vélos).

« Cette solution nous paraît des plus intéressantes, avec un partage de la route entre les automobilistes, les piétons et les cyclistes », indique le CIL.

« Et si on déviait la piste cyclable? »

Par ailleurs, un administré a transmis à Var-matin une autre proposition pour franchir ce qu’il appelle la « zone critique », celle de la corniche Bonaparte. « Et si on déviait la piste cyclable pour conserver le double sens de circulation automobile? », interroge-t-il.

Ce lecteur propose ainsi de « détacher la piste cyclable du trajet côtier, pour emprunter le chemin du Manteau (trop étroit pour envisager une déviation pour les voitures) afin de rejoindre l’avenue de la Corse résistante (au niveau de la chapelle) puis la corniche Philippe-Giovannini par la rue Charles-Tournier ou le chemin Jacques-Casanova où elle pourra de nouveau longer les voies de circulation automobile ».

Comme le montre l’illustration ci-dessus, la distance et le temps de parcours seraient peu ou prou les mêmes qu’en passant par la corniche.

Faire avancer le débat

Interrogé sur cette hypothèse, Michel Pierre, vice-président de TVD, doute toutefois de la recevabilité de cette proposition. Motif: « La piste cyclable sur la corniche, référencée comme itinéraire touristique, est inscrite dans le ‘‘Plan vélo’’ de TPM. En plus, l’alternative proposée, en passant par l’intérieur, n’est pas un itinéraire cyclable puisque c’est une voie routière. Cela nécessiterait sans doute le recours à des aménagements, un chaucidou, voire une zone de rencontre sur certaines portions ».

« Il faut aussi tenir compte du dénivelé car, autant passer sur la corniche c’est plat, autant il faudrait grimper un peu pour passer par le chemin du Manteau. Et puis, hors corniche, cet aménagement ne rentrerait pas dans le financement prévu. Néanmoins, conclut Michel Pierre, c’est une proposition qui peut faire partie des choix sachant que les choix sont, en dernier ressort, tranchés par les élus ».

Toujours est-il que, réalisables ou non, les propositions d’alternatives au sens unique ont le mérite de montrer que les citoyens s’emparent du débat.

Cette volonté de rechercher des solutions en vue de concrétiser le projet de réhabilitation sur la corniche tranche sensiblement avec les positions des décideurs qui peuvent apparaître figées.