Sur la Grande Place de Pernes (Pas-de-Calais), les riverains sont unanimes : « C’est dommage ». Un dentiste devait s’installer rue Jean-Ferrat. Il a renoncé face à la pétition de 39 Pernois. « Ça nous aurait évité de courir à droite et à gauche », estime Jérôme, 50 ans, habitant du bourg de 1 600 habitants, à 20 km de Béthune.
« J’aurais même pu y aller à pied ! Ça aurait fait des économies de gazole », s’exclame sa fille, Justine, 17 ans. Actuellement, la famille doit faire une vingtaine de minutes de voiture pour faire soigner ses dents. « On n’a pas de dentiste à 26 km à la ronde, c’était une très bonne nouvelle », confirme Geneviève Janssoone, la maire.
Les habitants réfractaires veulent maintenir leur qualité de vie
Le praticien devait s’installer dans une rue en impasse, à l’écart du centre-bourg, où il y a très peu de passage. Mais pour les réfractaires, pas question que des voitures y circulent régulièrement. « Pas du tout adapté » à l’implantation d’un cabinet, selon les huit familles qui veulent maintenir leur qualité de vie.
« N’importe quoi ! », « ridicule »… L’incompréhension demeure dans le reste de la commune. « Tout ce qui nous manque ici, c’est un dentiste », abonde Didier, 71 ans, médecin proche de la retraite.
À l’annonce de l’abandon du projet, « j’ai eu l’impression que le ciel me tombait sur la tête, soupire Geneviève Janssoone, la maire. Je n’aurais jamais cru ça possible. Ce qui me désole, c’est que l’intérêt privé ait pris le dessus sur l’intérêt communal. » Mais l’élue ne désespère pas. « La majorité des habitants de Pernes veut un dentiste et on va y arriver. »