Près d’un mois après leur duel à Mayol en Champions Cup, le RCT et le Stade se retrouvent au Vélodrome pour un choc au sommet. Ils auront plusieurs comptes à régler, surtout vis-à-vis d’eux-mêmes.
On prend (presque) les mêmes et on recommence. Le 13 avril, le Stade Toulousain sortait vainqueur de Mayol après un choc au sommet face au RC Toulon (18-21) en quart de finale de la Champions Cup. Un succès arraché sur le gong grâce à une pénalité de Thomas Ramos, sauveur des siens en larmes au coup de sifflet final. Presque un mois plus tard, les deux équipes en rouge et noir se retrouvent ce samedi (21h05), cette fois au Stade Vélodrome de Marseille, pour l’affiche de la 23e journée du Top 14. Pas d’élimination directe, mais un choc aux airs de (plusieurs) revanches pour les deux belligérants.
Le RCT, à seulement deux points de la deuxième place occupée par Bordeaux-Bègles – qui alignera une équipe remaniée dimanche soir à Montpellier après sa qualification pour la finale de la Champions Cup -, doit d’abord laver l’affront d’une lourde défaite chez le promu Vannes (29-19), qui avait signé son premier succès bonifié de la saison. À chaud, le manager varois Pierre Mignoni avait lâché : «J’ai un sentiment de honte pour tous les supporters qui ont fait le déplacement et ceux qui sont restés là-bas. On peut perdre un match mais comme ça, c’est dur et il faut reconnaître qu’on n’était pas là. C’est la première fois depuis très longtemps, en tout cas cette saison, qu’on n’a rien proposé…»
On ne doit pas se cacher : pour que la fête soit belle, il faut gagner peu importe la manière
Gabin Villière
À domicile, les Toulonnais, qui seront privés samedi des internationaux français Antoine Frisch (fracture du pied) et Melvyn Jaminet (commotion et fracture de l’os zygomatique), ont un statut assumé. Ils sont l’équipe qui a obtenu les meilleurs résultats sur ses terres avec 51 points sur 55 possibles. Et depuis 2009, sur initiative de l’ancien président toulonnais Mourad Boudjellal, le club au muguet délocalise ses chocs face à Toulouse au Stade Vélodrome, la bouillante enceinte de l’Olympique de Marseille. Pour un bilan presque immaculé : neuf victoires en dix matches, avec juste un revers en mars 2015. «On ne doit pas se cacher : pour que la fête soit belle, il faut gagner peu importe la manière. Ce choc doit nous lancer vers la phase finale», plante l’ailier international Gabin Villière auprès de nos confrères de Midi Olympique .
Si les Varois refusent de parler de revanche face aux Haut-Garonnais après la cruelle élimination en Champions Cup, leur président Bernard Lemaitre n’est pas exactement sur la même longueur d’onde, reconnaissant dans Var Matin qu’il a «mal vécu (ce match) parce qu’on a perdu à la fin, alors qu’on était encore dans le match. Mais réflexion faite, je dirais qu’on a été dominé sur la totalité de la rencontre.» Et de poursuivre : «Il n’est pas du tout anormal que l’on perde. On n’a pas fait tout à fait ce qu’il fallait pour remporter ce quart de finale. Toulouse a marqué deux essais, nous zéro. On n’a même jamais été vraiment en position d’en inscrire un. J’en ai souffert, mais j’en ai parlé avec Pierre Mignoni.»
On juge la qualité d’un athlète à la façon dont il se relève
Paul Costes
Du côté du Stade Toulousain, de l’eau a coulé sous les ponts en un mois. La joie de cette qualification à Toulon a été depuis balayée par l’élimination, au tour suivant, par l’UBB de Lucu et Jalibert. «Il faut retrouver de l’appétit, de l’engagement. Je pense que c’est une bonne chose de très vite rebasculer dans un très grand match», avance Laurent Thuéry, l’adjoint toulousain en charge de la défense, qui concède que «quand on se regarde un peu dans le miroir, on est passé à côté. Bordeaux nous a aidés à passer à côté vu leurs qualités, mais que ce soit staff et joueurs, on n’a pas fait ce qu’il fallait».
Désormais, le Stade Toulousain n’a plus qu’à seul lièvre à courir et devrait – sauf improbable tremblement de terre (il compte 10 points d’avance sur l’UBB, deuxième) – décrocher son billet directement qualificatif pour les demi-finales qui auront lieu cette année à Lyon. «On juge la qualité d’un athlète à la façon dont il se relève», martèle le centre Paul Costes. Et Laurent Thuéry de rappeler : «C’est l’avantage du sport de haut niveau, six jours après, vous avez la capacité de montrer un autre visage, c’est l’objectif qu’on a. (…) On sait qu’on veut montrer un visage différent samedi au Vélodrome, j’espère que ce sera le cas.» Cette saison, Toulouse n’a perdu deux fois d’affilée qu’une seule fois. C’était fin septembre-début octobre face à l’UBB (12-16) puis Castres (28-23). Il y a une éternité.