Par
Rédaction Lyon
Publié le
10 mai 2025 à 7h06
Le tribunal correctionnel de Lyon a prononcé l’hospitalisation d’office d’un jeune schizophrène de Saint-Symphorien-d’Ozon (Rhône), près de Lyon, qui avait mis le feu à la maison de sa voisine pour faire taire les petites « voix » qu’il entendait.
Des voix dans sa tête lui disaient de mettre le feu
Le 2 mars 2025, à l’arrivée des pompiers et gendarmes, les témoins avaient vite pointé du doigt Cihat XXX, un jeune de 24 ans qui vit chez ses parents dans une maison voisine. Interpellé, il avait tout de suite reconnu les faits : il avait « entendu des voix dans sa tête qui lui disaient de mettre le feu » et s’était exécuté pour les « faire taire ».
Le matin des faits, il avait donc acheté de l’essence à la station-service de la commune, avant d’asperger les deux véhicules de ses voisines, mais aussi les murs de leur habitation. Au total, cinq départs de feux seront recensés, notamment dans le « garage » et à « l’arrière de la maison ». Pour ces faits, le jeune homme a donc été jugé ce mardi 29 avril 2025 en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Lyon.
Un psychiatre avait toutefois conclu à « l’abolition de son discernement », au moment des faits, en raison de sa « schizophrénie » : depuis plus d’un an, le jeune homme souffre « d’hallucinations répétées ». « Une voix se moque de lui, l’insulte et le menace », explique son avocat. Il lui était par exemple arrivé de se « couper les pieds car les voix se moquaient de ses pieds ». Une hospitalisation serait « nécessaire », en avait donc conclu le psychiatre.
Il voulait « faire peur » à sa voisine
« Je serai d’accord, même si ça va mieux et que je n’entends plus les voix », a fait savoir le suspect dès le début de son procès. Il avait également profité de l’occasion pour présenter ses « excuses » à sa voisine, assurant avoir « appris la leçon » et « ne plus jamais refaire ça ».
Mais Hafida XXX reste très marquée par cet incendie : elle ne comprend pas cette « haine » du jeune homme à son égard. « Ce n’est pas la première fois, il a déjà cassé ma voiture et celle de ma fille », a-t-elle fait observer au tribunal correctionnel de Lyon.
« Je ne comprends pas cette obsession pour moi »
« Je ne comprends pas cette obsession pour moi », a-t-elle donc soufflé. « Qu’est-ce qui me dit que, demain, il ne viendra pas faire pire ? Comment je peux vivre à côté de quelqu’un qui me veut du mal ? ».
Il y a en effet chez Cihat XXX « une volonté de maximiser les dommages », a confirmé l’avocate de la partie civile. Heureusement, « personne n’était présent au moment des faits » mais sa cliente reste « traumatisée ». Elle doit d’ailleurs dormir chez sa fille depuis l’incendie : l’électricité de sa maison a été entièrement coupée.
Ses parents ont prévu de déménager
Au moment des faits, Cihat XXX était en fait tiraillé entre « deux voix », a détaillé son avocat : des « voix de femmes méchantes » qu’il assimilait à celles de ses voisines, mais aussi des « voix d’hommes » qui le sommaient de « brûler chez la voisine » pour que les premières s’arrêtent… Son client voulait donc « faire peur à la voisine pour que les voix s’arrêtent ».
Le jeune homme, sans emploi, a finalement été déclaré « pénalement irresponsable » et a été interné d’office par le tribunal correctionnel de Lyon. À sa sortie et pendant les trois années suivantes, il aura interdiction de porter une arme, d’entrer en contact avec la plaignante et de remettre les pieds à Saint-Symphorien-d’Ozon. Ses parents ont de toute façon prévu de « déménager », a annoncé son avocat.
La question de l’indemnisation de la victime, elle, devra être tranchée dans quelques semaines.
MJ (PressPepper)
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