Stupeur au 38, avenue Sergent-Maginot, secteur tranquille du centre-ville de Rennes, ce mercredi 26 mars. Les pompiers ont débarqué vers 11 h 30 pour tenter de réanimer Monique, 73 ans. En vain. Cette locataire d’un petit appartement situé au rez-de-chaussée est décédée chez elle. Battue à mort. Le visage enfoncé par un déferlement de violence. Des témoins ont vu deux hommes prendre la fuite par le jardin. La Direction de la criminalité organisée (Dcos) est saisie de l’enquête.

Dans cet immeuble HLM achevé en 2013, les voisins sont très nombreux à connaître et à apprécier Monique. « Ici, tout le monde l’appelle Mamie », témoigne Fabrice, 29 ans, locataire du premier étage. « Elle vit seule et occupe l’appartement le plus proche de la porte d’entrée, non loin des boîtes aux lettres. Elle discute facilement avec tout le monde et adore les enfants. Elle leur offre des cadeaux, des gâteaux. Elle fait attention à tout le monde », ajoute le jeune homme.

5 h, l’heure du ménage

« Quand je me lève tôt pour aller travailler le matin, je la croise, détaille une autre de ses voisines, Francine, 29 ans. Avant de prendre sa retraite, Monique travaillait également comme soignante à l’hôpital. Elle a gardé pour habitude de se lever à 5 h et de commencer sa journée par nettoyer le hall de l’immeuble à grandes eaux. Elle déteste la saleté ! D’ailleurs, regardez : le trottoir, là, est encore mouillé. »

Même témoignage de la part de Valérie, une voisine et amie depuis 2013. « Nous étions les deux premières occupantes de cet immeuble quand il a été livré, il y a douze ans. On se connaît donc bien. Elle a offert beaucoup de choses à mes enfants, des jeux et même un petit ordinateur. Depuis que ma mère est malade, elle me donne des cartes bibliques où figurent des psaumes. Monique est très croyante. Elle va à la messe tous les dimanches. »

Cambriolage qui a mal tourné ou conflit de voisinage ultra-violent ?

Qu’a-t-il bien pu arriver à cette femme dont les enfants vivent dans le sud de la France ? Une des hypothèses premières des enquêteurs est la piste du cambriolage qui a mal tourné. Pourtant, les voisins, dont certains sont actuellement entendus par la police, font état de nombreux faits inquiétants.

« Hier soir (mardi), quand je suis rentrée vers 19 h, Monique était en train de se disputer avec un homme d’une quarantaine d’années, explique au Télégramme une voisine. Je les ai séparés et j’ai conseillé à Monique de s’enfermer à double tour chez elle. » Une autre voisine ajoute : « Certains ici l’appellent « la police ». Elle chasse les gens qui fument de la drogue dans les escaliers et râle après les locataires qui salissent le hall. »