Le gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE), Andrew Bailey, a appelé vendredi le Royaume-Uni et l’Union européenne à «tout faire» pour «reconstruire» leur relation commerciale, au lendemain de l’annonce d’un arrangement douanier entre Londres et Washington et à dix jours d’un important sommet avec Bruxelles. «Il serait bénéfique d’avoir une économie plus ouverte pour commercer avec l’UE, car les échanges de biens ont diminué ces dernières années», a déclaré à la BBC le patron de la banque centrale britannique.

L’UE est le premier partenaire commercial de Londres, loin devant les États-Unis. «Il est important de tout faire pour garantir que, quelles que soient les décisions prises concernant le Brexit, elles ne nuisent pas à la situation commerciale à long terme», a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité de «reconstruire cette relation» avec les Européens. Le Royaume-Uni doit accueillir le 19 mai les présidents des institutions de l’UE, premier sommet de ce type depuis le Brexit, et où seront abordées des questions commerciales et sécuritaires.

«Reconstruire le système commercial mondial»

La BoE a abaissé jeudi son principal taux directeur d’un quart de point de pourcentage, à 4,25%, estimant que les surtaxes douanières américaines étaient susceptibles de faire ralentir l’inflation britannique et de freiner l’activité économique dans le pays. Cette décision a été prise avant l’annonce le même jour d’un arrangement commercial de principe entre le Royaume-Uni et les États-Unis pour réduire les droits de douane sur les produits britanniques, premier du genre depuis le lancement de la guerre commerciale par Donald Trump. «J’espère que nous pourrons utiliser de tels accords pour reconstruire le système commercial mondial», a affirmé Andrew Bailey à la BBC.

Au cours d’une prise de parole séparée à la conférence économique de Reykjavik en Islande vendredi, il a salué «une bonne nouvelle», soulignant cependant qu’en dépit de cet accord, les droits de douane américains sur le Royaume-Uni restent toujours «plus élevés» aujourd’hui qu’avant l’élection de Donald Trump. Il souligne que les perspectives économiques du pays «dépendent non seulement de l’accord commercial conclu avec les États-Unis, mais aussi de ceux qui seraient passés avec le reste du monde».