Dans quel état d’esprit êtes-vous après cette victoire et cette qualification en Ligue des champions ?
Je suis très, très heureux pour les joueurs, le club, les supporters, la ville de Marseille qui est particulière et vit pour le football. C’est un privilège et un honneur de faire du football à Marseille. C’est une chance mais aussi un devoir car ce n’est pas facile. On mérite cette qualification en Ligue des champions, on veut cette 2e place, le championnat n’est pas fini. On va pousser tout au long de cette dernière semaine pour finir derrière le PSG.
Être 2e toute la saison avec tous les problèmes que l’on a eus, avec une équipe complètement remaniée à l’intersaison, des polémiques parfois inventées par les journalistes, des problèmes liés à l’arbitrage, des défaites lourdes. C’est vraiment important pour nous de finir là. Ce serait plus qu’un miracle de finir derrière le PSG. Vous avez peut-être sous-estimé ce qu’on a fait tout au long de l’année. Vous pensiez que c’était normal, mais ça ne l’est pas. L’OM était 8e l’an dernier. On a baissé les salaires, on n’a pas pu dépenser sur le mercato comme nos concurrents directs.
Qu’est-ce qui vous rend le plus fier sur le match de ce soir ?
C’est un peu le résumé de notre saison. On a bien joué, on s’est un peu endormi après l’arrêt du match, on est revenu sur le terrain comme si on allait promener notre chien et on encaisse un but. Puis l’orgueil est revenu et a pris le dessus. On peut commettre des erreurs tactiques ou techniques, mais on a mis du cœur quand Le Havre a recollé au score. On a souffert pour l’emporter et cela me rend heureux. Je veux une équipe qui joue bien mais qui a aussi de l’orgueil et du caractère.
À quoi pensez-vous quand vous célébrez le troisième but aux pieds de vos supporters ?
Je voulais qu’on fête cette victoire avec nos supporters qui nous ont toujours bien traités et été derrière nous-même quand on a perdu et qu’ils nous ont sifflés. Il n’y avait pas de frustration. Cette frustration vient peut-être de la part de ceux qui n’acceptent pas que l’OM ait été 2e tout au long de la saison. C’était juste du bonheur, de la joie.
Ça énerve peut-être certains que Rabiot, l’un des plus grands footballeurs français, porte le maillot de l’OM ou que Greenwood ait marqué 20 buts cette saison. C’est peut-être dur à accepter pour certaines personnes.
Un mot sur Mason Greenwood ?
Il est très jeune, a passé quasiment deux ans sans jouer, n’a jamais lutté pour remporter un championnat ou se qualifier en Ligue des champions. Il fait une saison de titulaire. Comme l’équipe, il a connu trop de hauts et trop de bas. Cela fait partie de notre parcours, il faut voir championnat dans son ensemble, tout le monde a connu des défaites. Il faut ajouter que l’environnement n’aide pas historiquement l’OM.
C’est difficile de jouer au foot à Marseille, et c’est pour cela que c’est important de s’isoler parfois comme on l’a fait avec le stage à Rome. Après Rome, on a fait trois victoires et un nul. Au final, je pense que Rome nous a porté chance.
Où placez-vous cette qualification en C1 par rapport à tout ce que vous avez vécu dans votre carrière d’entraîneur ?
Avec la qualification en Ligue Europa avec Brighton, c’est l’un des succès les plus importants de ma carrière. J’en suis très heureux, très heureux d’avoir aidé les joueurs. Ce sont eux qui ont réussi à ramener l’OM en C1 là où le club mérite d’être. Cela m’a vraiment énervé de lire qu’il y avait une mutinerie, que des joueurs étaient contre moi. C’était complètement faux, on ne pouvait pas être plus loin de la réalité, ça m’a beaucoup touché.
En douze ans de carrière d’entraîneur, j’ai toujours eu un très bon rapport avec les joueurs et les supporters. Mais je veux retenir uniquement cette qualification et je veux surtout qu’on finisse 2e.