Ce 28 mars, le parti présidentiel Renaissance lançait sa pré-campagne pour les municipales strasbourgeoises de 2026, en dévoilant une partie de son équipe. Pas de tête de liste à l’appel pour le moment, mais une volonté : mener une campagne « optimiste », en écoutant les idées des Strasbourgeois(es).
À Strasbourg, « l’union fait la force ». C’est en tout cas la croyance de l’équipe strasbourgeoise de Renaissance, qui a lancé sa pré-campagne le 28 mars dernier. Le parti présidentiel est le dernier en date à se lancer dans la jungle des municipales, après Pierre Jakubowicz (pas encore déclaré) et Jean-Philippe Vetter, premier sur la ligne de départ.
À l’aide de sa grande consultation sur Internet intitulée « Strasbourg, parlons-en ! », l’équipe strasbourgeoise qui mène la pré-campagne du parti présidentiel, souhaite renouer avec les premières heures heureuses du macronisme. Avec pour le moment, un objectif et un seul : écouter les Strasbourgeois(es) pour recueillir les idées qu’ils et elles proposent.
De gauche à droite : Bruno Studer, Fabienne Keller et Étienne Loos. © Nicolas Kaspar / Pokaa
Une pré-campagne « loin du pessimisme ambiant » qui veut écouter les Strasbourgeois(es)
Si l’initiative ne paraît pas nouvelle, c’est normal : c’est non seulement l’idée classique en préparation d’une élection, mais c’est surtout la troisième initiative de consultation strasbourgeoise, après les deux mouvements « Strasbourg on y croit » et « Aimer Strasbourg », incarnés respectivement par Pierre Jakubowicz et Jean-Philippe Vetter. Les Strasbourgeois(es) vont être bien sollicité(e)s dans les prochains temps.
Pour se démarquer, Renaissance compte bien jouer la carte de l’optimisme selon Bruno Studer, pilote de la campagne : « On ne commentera pas les opinions des uns et des autres. On n’a pas envie d’avoir la fédération des râleurs. » L’ancien député de la 3e circonscription du Bas-Rhin [battu en 2024 par Thierry Sother, du NFP, ndlr] présente ainsi une « démarche collective, progressiste, pro-européenne et optimiste, qui soutient une écologie de progrès. »
Un projet municipal c’est un projet de rassemblement. Donc on veut construire un projet pour les habitants avec les habitants.
Bruno Studer, pilote de la campagne de Renaissance pour les municipales
Le but d’une telle démarche ? Recueillir l’avis des Strasbourgeois(es), notamment grâce à un prospectus jaune, « pour être joyeux et ensoleillé ». En flashant le QR Code, ils et elles sont invité(e)s à dire 3 choses qui fonctionnent dans leur quartier, 3 choses qui ne vont pas et 3 priorités pour Strasbourg. Si l’on se fie au prospectus, le top 5 des priorités de Renaissance sont, dans l’ordre : la vie chère, la sécurité, l’école, le stationnement puis le tram.
Enfin, dans cette démarche d’écoute qui se veut positive, Renaissance n’oublie pas le plus important : rappeler que l’union est importante. Pour faire passer le message, la communication du parti a même rajouté quelques petites phrases de pop culture sur le verso du flyer : « Que serait Astérix sans Obélix et Idéfix ? / Que serait Jay-Z sans Beyoncé ? Que serait D’Artagnan sans les 3 Mousquetaires ? ». Est-ce que cela sera suffisant pour convaincre ? Seul le temps le dira.
© Nicolas Kaspar / Pokaa
Pour Renaissance, le défi de la tête de liste
Il faut dire que Renaissance se lance avec un certain retard dans la jungle des municipales. Pas seulement dans le timing, mais également en termes d’incarnation de leur politique. Aujourd’hui, à droite et au centre, Pierre Jakubowicz et Jean-Philippe Vetter ont réussi à incarner certains enjeux strasbourgeois grâce à leur activité durant le mandat écologiste.
Côté Renaissance, c’est plus compliqué depuis le départ d’Alain Fontanel. Bien qu’Étienne Loos ait été préféré comme candidat aux législatives, seul Nicolas Matt joue un rôle direct à Strasbourg. Il est cependant plus discret que ses deux collègues et il était absent ce 28 mars, étant au conseil de l’Eurométropole.
L’incarnation est efficace quand le projet derrière est solide.
Bruno Studer, pilote de la campagne de Renaissance pour les municipales
Seule Fabienne Keller, ancienne maire de Strasbourg et actuellement députée européenne, possède encore un « nom » et une réelle influence strasbourgeoise, bien qu’elle reste éloignée de la sphère politique locale. Ironiquement, ce sont deux de ses anciens poulains qui sont les mieux placés à la droite et au centre pour viser la mairie. Enfin, quand on lui demande si elle pourrait porter le projet de Renaissance en tant que candidate, elle évite la question avec un « joker ».
Surtout, déjà en difficulté en France, le macronisme ne semble plus être réellement porteur à Strasbourg. Si Fabienne Keller assure le contraire, rappelant que le « socle commun » du Modem, Renaissance et d’Horizons a obtenu 33 000 voix au second tour des législatives à Strasbourg, pour le moment, le parti présidentiel part tout seul. Expliquant sans doute les désirs d’union exprimés plusieurs fois lors de ce lancement de pré-campagne.
© Nicolas Kaspar / Pokaa
Les idées d’abord
Une équation compliquée à résoudre pour le parti présidentiel, qui apparaît pour l’instant comme le moins bien placé. Ainsi, il préfère se concentrer sur les idées. Comme premières thématiques, Renaissance annonce vouloir soutenir l’attractivité de Strasbourg, tout comme son rayonnement culturel, et « aller dans les quartiers dans lesquels les autres ne vont pas » selon Étienne Loos. De plus, une action sera menée chaque semaine dans les différentes circonscriptions strasbourgeoises.
On n’est jamais à l’abri d’une bonne idée.
Bruno Studer, pilote de la campagne de Renaissance pour les municipales
Néanmoins, une bonne partie de la conférence de presse a pris une tournure de réunion nationale et internationale. Bruno Studer et Fabienne Keller ont ainsi beaucoup parlé de la place européenne de Strasbourg, mais aussi de l’importance de « rester une ville attractive dans les talents, dans l’IA et le numérique. »
Il faudra sans doute verser davantage dans le local pour essayer d’attirer les Strasbourgeois(es) vers le parti présidentiel. Mais l’espoir subsiste, car comme le déclare Bruno Studer : « On n’est jamais à l’abri d’une bonne idée. » En attendant, la restitution des contributions des Strasbourgeois(es) est prévue pour mai-juin, peut-être avec l’aide de l’intelligence artificielle. D’ici là, beaucoup de choses peuvent encore se passer.
L’Hôtel de Ville, objet de toutes les convoitises. © Nicolas Kaspar / Pokaa