Jusqu’au 31 août, les visiteurs de passage à Toulouse (Haute-Garonne) seront bien inspirés de pousser la porte du Castelet, qui renferme la cour d’entrée et les anciens bâtiments administratifs de l’ex-prison Saint-Michel : on y découvre une exposition sur le tatouage carcéral des années 1900 à nos jours, à travers des fresques, des dessins, des photographies et des publications.
En s’intéressant à la France et au reste du monde et en abordant les pratiques contemporaines, cette histoire du tatouage raconte un art peu visible, né entre quatre murs avec les moyens du bord.
« Les sources historiques sur le tatouage carcéral proviennent des criminologues qui photographiaient les prisonniers et s’en servaient pour l’identification judiciaire, rappelle Geoffrey Plantier, l’un des deux commissaires de l’exposition « Tatouages et prison : des murs sur la peau ». L’art carcéral a commencé à être reconnu dans les années 1980 avec Basquiat. Aujourd’hui, c’est une branche à part entière. »
Un moteur de rasoir, une corde de guitare ou un briquet
Détenus russes arborant un tatouage de Lénine ou Staline, prisonnier tatoué de la tête aux pieds, en passant par les parties intimes, mouchoirs marqués de dessins des détenus mexicains retenus en Amérique du Nord… Le tatouage est abordé sous toutes ses formes.
Le système D pour se tatouer en prison est aussi présenté, avec de drôles d’outils fabriqués à partir d’un moteur de rasoir, d’une corde de guitare ou d’un briquet.
Pour l’encre, les détenus récupéraient du papier de bible brûlé qu’ils mélangeaient à de l’huile. Les artistes-tatoueurs d’aujourd’hui en ont conservé quelques codes.
Le Castelet, 18 bis Grande-Rue Saint Michel à Toulouse. Exposition jusqu’au 31 août, Du mercredi au dimanche de 11h à 18h.