par Parisa Hafezi

L’Iran et les Etats-Unis
reprendront dimanche les négociations indirectes sur le
programme nucléaire de Téhéran, dans un contexte de tensions
avant la visite du président américain au Moyen-Orient la
semaine prochaine.

Bien que Téhéran et Washington aient tous deux déclaré
préférer recourir à la voie diplomatique pour résoudre le
différend qui les oppose de longue date, ils restent
profondément divisés sur plusieurs lignes rouges que les
négociateurs devront contourner pour parvenir à un nouvel accord
nucléaire et éviter une future action militaire.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi,
et l’émissaire spécial de Donald Trump, Steve Witkoff,
participeront à la quatrième session de négociations qui se
tiendra à Mascate, dans le sultanat d’Oman.

Donald Trump, qui a menacé de bombarder l’Iran si un nouvel
accord n’était conclu, effectuera une tournée de trois jours au
Moyen-Orient du 13 au 16 mai.

Selon des responsables iraniens, Téhéran est prêt à négocier
certaines limitations de ses activités nucléaires en échange de
la levée des sanctions, mais l’arrêt de son programme
d’enrichissement ou la remise de son stock d’uranium enrichi
font partie des « lignes rouges de l’Iran qui ne peuvent être
compromises » lors des négociations.

Un haut responsable iranien proche des négociateurs a
déclaré que les exigences américaines en matière
« d’enrichissement zéro et de démantèlement des sites nucléaires
iraniens n’aideraient pas à faire progresser les discussions ».

Il a ajouté que les choses deviendraient plus claires lors
des négociations qui se tiendront dimanche.

En outre, l’Iran exclut catégoriquement de négocier sur son
programme de missiles balistiques et exige d’obtenir des
Etats-Unis la garantie qu’ils ne se retireront pas d’un nouvel
accord nucléaire.

Donald Trump a retiré en 2018, lors de son premier mandat
présidentiel, les Etats-Unis du pacte nucléaire conclu trois ans
plus tôt entre l’Iran, les cinq membres permanents du Conseil de
sécurité de l’Onu et l’Allemagne. Washington avait réinstauré
dans la foulée des sanctions contre le régime de Téhéran.

Depuis 2018 et le retrait de Washington, l’Iran a
régulièrement outrepassé les limites de l’accord sur son
programme nucléaire, conçu pour limiter le risque de
développement d’une bombe atomique. Téhéran affirme que son
programme nucléaire est pacifique.

(version française Camille Raynaud)