La pluie intermittente a créé une certaine confusion avant le départ au Mans. Les pilotes étaient tous en slicks sur la grille, mais l’averse s’est intensifiée pendant le tour de formation et l’intégralité du plateau a emprunté la voie des stands pour passer sur les motos équipées de pneus pluie.
Seulement, lorsque la procédure a été relancée, les conditions s’amélioraient et une majorité de pilotes ont décidé de repasser sur la moto avec les slicks, sachant qu’ils recevraient un double long-lap pour ce changement tardif. Parmi les neuf hommes qui ont gardé leur moto avec les pneus pluie figuraient Johann Zarco, qui ne savait pas encore que ce choix allait contribuer à sa victoire avec le retour de gouttes plus nombreuses, mais aussi Pecco Bagnaia, rare à avoir fait ce choix parmi les leaders.
Sixième sur la grille, l’Italien n’a cependant pas pu profiter de son choix. Il a patiné après le départ et perdu énormément de positions, avant d’être percuté par Enea Bastianini à la première chicane, ce qui a mis fin à ses chances. Bastianini sera d’ailleurs pénalisé au GP de France pour l’accrochage.
« J’avais les pneus pluie, j’ai eu un très bon départ puis j’ai commencé à patiner », a expliqué Bagnaia. « En arrivant au premier virage, j’ai dû réduire les gaz parce que je patinais trop. En réduisant les gaz, tous les pilotes m’ont doublé, j’ai juste essayé de bien entrer dans le virage 3, sans trop prendre de risques face aux autres pilotes, et j’ai juste senti que quelqu’un passait sur le vibreur et me touchait. »
« Sur ce circuit, ce n’est pas la première fois que nous avons ce genre de situation mais quand on a deux types de pneus différents, ces désastres arrivent plus facilement. »
Pecco Bagnaia
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
« Ce qui est dommage, c’est que ma stratégie était la bonne », a déploré Bagnaia, qui pensait pouvoir faire une bonne opération : « Une heure avant, […] j’ai vérifié les prévisions météo et elles disaient que s’il pleuvait, ça continuerait. J’étais sûr de partir avec les pneus pluie et de continuer à rouler [sans changer de moto]. Puis je suis tombé et je n’ai pas pu continuer la course de la même façon. »
Bagnaia a en effet pu repartir mais pas rester sur cette Ducati, trop endommagée. Il est donc passé par la voix des stands mais a dû patienter pour que la seconde moto soit prête, et a finalement été le seul pilote à l’arrivée à être classé hors des points, à la 16e place.
« Si je regarde les écarts entre les pilotes, même avec la chute j’aurais pu finir dans le top 5 mais j’ai dû m’arrêter parce que le levier d’embrayage était un peu coincé, donc c’était très difficile de passer les rapports, et il manquait quelques pièces. Il a fallu que je m’arrête donc je l’ai fait, j’ai attendu 15 secondes pour que l’autre moto soit démarrée. Tout a mal tourné aujourd’hui, tout a mal tourné ce week-end. »
Bagnaia quitte en effet Le Mans sans le moindre point, après avoir déjà connu une chute lors du sprint. Il se retrouve à 51 points de Marc Márquez au championnat.
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Dans cet article
Vincent Lalanne-Sicaud
MotoGP
Pecco Bagnaia
Ducati Team
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