Après des mois de combats, l’Ukraine a été chassée de la région frontalière russe de Koursk en mars dernier par les soldats de Moscou qui ont repris le territoire. Fin avril, la Russie a revendiqué l’avoir entièrement libéré. Le président Volodymyr Zelensky a quant à lui assuré que les troupes ukrainiennes y poursuivaient des opérations.

En août, l’Ukraine avait déclenché à partir de ce territoire une offensive surprise, s’emparant de centaines de kilomètres carrés. Au plus fort de son incursion, les troupes de Kiev ont occupé plus de 1.000 km² de territoire russe. Aujourd’hui, la ville de Koursk vit toujours sous la menace des drones ukrainiens qui tombent parfois en périphérie de la ville. 

Des sacs de sable bouchent les fenêtres des refuges au rez-de-chaussée de certains bâtiments officiels. Sur les trottoirs, des blocs de béton servent d’abri aux habitants. Galina, cette grand-mère qui rentre des courses, s’y réfugie à chaque alerte : « Sur les murs, les numéros de téléphone d’urgence que l’on connaît par cœur sont inscrits. Une flèche indique où trouver la trousse de premier secours la plus proche, en général dans une pharmacie. Mais beaucoup d’habitants ont déjà cela sur eux. J’essaie de ne pas trop penser à tout cela, sinon ça m’angoisse et on devient fou. » 

Helena, de son côté, raconte qu’au fil des mois, quasiment plus personne ne court sous les sirènes pour se mettre aux abris : « On s’est habitué à cette situation et on essaie de vivre normalement. Les sirènes, c’est une chose, mais quand un missile tombe ou est abattu par notre défense anti-aérienne, c’est vraiment effrayant. Cela retombe sur des immeubles. Notre armée est là pour nous protéger, je les remercie. » Sur les avenues, des camions de transports de troupes circulent régulièrement. La lettre Z, symbole de l’opération spéciale militaire en Ukraine est inscrite sur les véhicules. À l’intérieur : des soldats revenant du front.

« On se sent abandonnés par les autorités »

Dans cette région frontalière un temps disputée, 150.000 personnes se sont réfugiées. Depuis des mois, ils vivent dans des appartements ou des centres d’hébergement d’urgence. Ils racontent comment ils ont fui leur maison face à l’avancée des soldats ukrainiens, comment ils se sont cachés dans la forêt ou les monastères, et leur longue marche à pied sous les tirs ennemis. 

À 72 ans, Alexander est un rescapé. Il vivait à Soudja, aujourd’hui reprise par l’armée russe. Il a tout perdu : « J’ai aujourd’hui de quoi manger, de quoi dormir, de quoi vivre. J’ai même reçu une proposition d’indemnisation de la part de l’État pour ma maison, mais cela ne couvre que la moitié de sa valeur. Qu’est-ce que je vais faire ? Retourner à Soudja est trop dangereux. On se sent abandonné par les autorités. Nous devons juste survivre, d’une manière ou d’une autre. » 

Sur place, les habitants doutent que les annonces de pourparlers directs avec l’Ukraine mènent à des résultats. « Cela fait longtemps que notre pays est prêt pour des négociations directes, mais c’est l’Ukraine qui ne respecte pas les règles, viole les cessez-le-feu, ce qui permet à son armée de se réorganiser et de recevoir de l’équipement militaire. Je suis pour la paix, qu’une vie normale reprenne, mais cela ne dépend pas de nous mais des Ukrainiens », défend Kiril. 

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