Plus de 1500 donateurs ont déjà participé à cette cagnotte en ligne, également relayée par le chef d’établissement où était scolarisée la lycéenne, tuée par un élève interné en psychiatrie.

«Un tel élan solidaire et humaniste nous réconforte et nous conforte» : tels sont les mots des parents de Lorène face au succès de la cagnotte qu’ils ont lancée il y a deux semaines après la mort de leur fille, âgée de 15 ans. Cette élève du lycée Notre-Dame-de-toutes-Aides, à Nantes, a été tuée jeudi 24 avril de 57 coups de couteau, par un élève interpellé puis interné le soir même en psychiatrie. Ce lundi 12 mai, la récolte de dons destinée à des structures d’aide psychologique des enfants et des adolescents atteint presque les 50.000€. Plus précisément, en fin de matinée, 49.488 euros avaient déjà été déposés par 1529 donateurs. L’objectif est aussi de «pallier au désengagement financier du service public »

«Nous vous remercions du fond du cœur pour vos dons et vos messages», ont écrit le 1er mai les parents, sur le site de La cagnotte des proches, qui héberge leur initiative. «La violence ne doit pas nourrir l’avenir des jeunes. C’est notre responsabilité de leur permettre le plus tôt possible une prise en charge de leur mal-être lorsqu’il apparaît», abondent-ils. «Lorène souhaitait contribuer à un monde meilleur en l’honneur des belles valeurs qu’elle avait dans son cœur. Chaque don y contribue. Merci de diffuser cette chaîne d’espérance le plus largement possible. Pour elle, pour eux». «Les parents n’ont pas imposé de délai, donc la cagnotte reste ouverte», précise au Figaro la plateforme de collecte de dons dédiée aux familles et aux patients, victimes d’un décès, d’une maladie ou d’un autre accident de la vie.

Le chef d’établissement s’exprime après le drame

Cette cagnotte a également été relayée par le chef d’établissement de Notre-Dame-de-Toutes-Aides. Dans un message publié sur LinkedIn le 7 mai, Pierre Cappelaere s’est exprimé publiquement sur le drame. «Le sourire de Lorène, sa sensibilité, son énergie continueront de vivre dans nos cœurs, dans le mien», a-t-il réagi cinq jours après les obsèques de la lycéenne. «Je m’associe à Mgr Percerou qui, fort du message de la famille de Lorène, nous a amenés, lors de la célébration, à avoir une pensée pour Justin  [NDLR : l’agresseur]. Sa souffrance, trop peu visible, nous rappelle combien la santé mentale des jeunes doit être une priorité. Il est urgent de mieux pouvoir écouter, prévenir, coordonner, accompagner…», a-t-il déclaré, tout en saluant le courage et la responsabilité des enseignants, du personnel de l’établissement et des élèves.

«Grâce à eux, malgré la perte tragique de Lorène, des vies ont été sauvées, c’est indiscutable» : trois autres élèves ont en effet été blessés avant que l’auteur soit arrêté. Alors que les cours ont repris, le directeur écrit encore que «notre mission éducative est plus que jamais essentielle. Ce ne sont certainement pas des portiques de sécurité  qui construiront un monde plus sûr. Ce sont les valeurs que nous transmettons chaque jour : le respect, la fraternité, l’écoute, la solidarité, le partage, la responsabilité, la vie… Ce sont les postures d’adultes que nous montrons à nos jeunes ; nous avons la responsabilité de leur offrir des repères dignes et solides, pour les encourager à se construire sainement. Voilà les vrais sujets qu’il nous faut poser».