INFO LE FIGARO – Suite à une pétition lancée par l’UNI, le président de l’Université Grenoble Alpes a demandé le retrait de plusieurs inscriptions artistiques qui dénoncent les «mâles blancs» et insinuent que seuls les Blancs sont coupables de racisme.
Curieuse conception de l’égalité. Dans le cadre d’un «mois de l’égalité» organisé en mars, et au cours duquel l’Université Grenoble Alpes invitait son personnel et ses étudiants à s’engager contre le racisme et les discriminations, une quarantaine d’inscriptions artistiques à ce sujet ont été apposées sur les parois vitrées de la galerie des amphithéâtres, dans le bâtiment Pierre Mendès France du campus grenoblois de l’université.
Parmi ces messages, l’un d’eux clame notamment : «Le monde a mal. Normal, il est dirigé par des blancs et des mâles» ; un autre : «La Terre est monochrome comme un arc-en-ciel, le racisme est juste blanc» ; et un dernier : «Aux échecs comme dans la vie, les blancs ont un coup d’avance». On y trouve également des slogans politiques comme : «J’aimerais grand-remplacer le gouvernement français».
Ces inscriptions constituent une œuvre d’art dont la réalisation a été confiée à l’artiste Petite Poissone. Elles ont été apposées sur les murs de l’établissement au début du mois de mars. Mais lundi 12 mai, une pétition lancée par le syndicat étudiant de droite UNI Grenoble a dénoncé la présence de ces œuvres, estimant qu’elles constituent une «propagande anti-blancs». «Ces messages inacceptables encouragent le racisme à l’encontre des personnes blanches et diffuse l’idée woke selon laquelle nous serions dans une société systématiquement raciste », proteste le délégué national de l’UNI Yvenn Le Coz, qui a demandé à l’administration de l’université de retirer ces œuvres.
Selon l’entourage du président de l’Université Grenoble Alpes Yassine Lakhnech, ce dernier aurait découvert ces inscriptions après l’alerte de l’UNI – ce qui signifierait que ni Yassine Lakhnech ni aucun membre de son entourage n’ont emprunté la galerie des amphithéâtres depuis près de deux mois… La présidence de l’université assure néanmoins au Figaro que ces messages «ne reflètent pas les positions de l’université ni ses valeurs» et que ceux qui posent problème seront retirés.
Un communiqué viendra préciser dans la journée les circonstances dans lesquelles ces inscriptions ont pu être apposées sans contrôle suffisant. Selon des étudiants de l’université, un premier tri avait pourtant déjà permis au personnel de l’établissement d’écarter une dizaine de messages parmi la cinquantaine proposée par l’artiste. Celle-ci, que la presse locale décrit comme une Grenobloise de 42 ans, partage sur son compte Instagram de nombreuses œuvres similaires (des inscriptions inspirées du street-art et du style du célèbre artiste Ben) évoquant tour à tour des messages poétiques ou des slogans plus politiques, ciblant plusieurs personnalités épinglées par des mouvements féministes (Yann Moix, Gérard Depardieu…) ou dénonçant une oppression patriarcale («l’homme est la gale de la femme»).