Enea Bastianini n’aura pas franchement profité du Grand Prix à domicile de son équipe, le team Tech3. Le pilote italien s’est en effet fait remarquer pendant le sprint lorsque les commissaires l’ont jugé coupable d’un contact avec Jack Miller et l’ont obligé à rendre deux positions en pleine épreuve. Dimanche, les choses ne se sont pas franchement arrangées.
Bastianini a été impliqué dans l’accident survenu au départ, dans la chicane Dunlop. Il a percuté Pecco Bagnaia, provoquant la chute de son ancien coéquipier en même temps que la sienne, et entraînant également un autre contact derrière eux entre Joan Mir (tombé et blessé à la main) et Johann Zarco (passé hors piste).
« Je ne sais pas si Pecco a eu un souci mais il a freiné très tôt, moi j’ai freiné normalement et je n’avais plus de place pour entrer. Malheureusement, c’est comme ça. Je suis désolé qu’on soit tous tombés », a-t-il expliqué après-coup.
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Ce n’était que le début des mésaventures d’Enea Bastianini dans cette course extrêmement mouvementée. Très vite remonté en selle, il a tenté tant bien que mal de se relancer, sachant qu’il avait adopté la stratégie majoritaire, c’est-à-dire qu’il avait changé de moto avant le tour de chauffe et pris le départ en pneus slicks, avec deux long-laps à effectuer.
« Une course dingue ! Je crois que ça a été difficile pour tout le monde parce que la situation en piste était vraiment limite. On a pris la décision de prendre le départ en pneus slicks, car c’était possible à ce moment-là », a-t-il relaté, admettant sans difficulté s’être un peu perdu dans la compréhension des événements : « Ça a été vraiment étrange. Une course à laquelle on ne comprenait plus rien à un moment donné. »
Dès le quatrième tour, le pilote Tech3 était le premier à avoir terminé d’exécuter le double long-lap dont il avait écopé pour le changement de pneus, selon les termes des nouvelles règles sur la question. Et grand bien lui en a pris, car il allait en faire deux autres par la suite, la faute à un passage trop rapide dans la pitlane pour changer de moto, dans le sixième tour. Entre-temps, il était tombé une seconde fois, au cinquième tour !
« J’ai essayé de rejoindre la course et de continuer, mais je suis tombé à nouveau. J’ai eu de la chance parce qu’il s’est mis à pleuvoir quand j’ai changé de moto car la mienne était complètement détruite. Je me suis dit ‘allez, on va essayer de faire le maximum’. Je suis reparti avec la moto pour le mouillé, sauf que les gars au stand n’avaient pas mis le limiteur de vitesse et je suis arrivé [trop vite dans la pitlane], donc encore un double long-lap ! »
Trois points miraculeux à l’arrivée
Cette infraction lui a en effet valu une nouvelle sanction, dont il s’est encore acquitté très rapidement. Lorsque le cap de la mi-course a été atteint, Bastianini en avait enfin terminé de toutes ses mésaventures et il occupait la 16e position, à un tour du leader et futur vainqueur Johann Zarco. Il finira par passer sous le drapeau à damier à la 13e place, avec trois points assez inespérés dans sa besace.
« Ça fait des erreurs de la part de tout le monde, mais au final on rapporte trois points et on va essayer tous ensemble de faire du bon boulot à l’avenir », soulignait le pilote Tech3 après ce passage plutôt chaotique par la Sarthe. Et c’est sans oublier qu’il en est reparti avec une dernière pénalité : un autre long-lap, que les commissaires lui ont infligé pour l’accident du départ et qu’il devra effectuer au prochain Grand Prix.
Enea Bastianini (Tech3).
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
« Cette course me plaisait beaucoup et je suis désolé de ne pas avoir obtenu un bon résultat. À Silverstone, il y a l’occasion de se racheter. Il va falloir que je fasse mon long-lap pendant la course, alors je vais essayer de compter un peu plus sur le sprint ! »
« Ce que je regrette le plus, c’est peut-être de ne pas avoir mis les pneus pluie », observait-il après l’arrivée. « Je pense qu’en partant avec les pneus pluie, il y avait moyen de figurer parmi les trois ou quatre premiers, le rythme était très bon. J’étais assez rapide, donc c’est sûrement une opportunité manquée. On aurait dû faire l’inverse de ce qu’on fait les autres, au lieu de ça on a suivi la majorité et on a certainement fait une erreur. »
Bastianini a néanmoins tenu à souligner un potentiel intéressant sur le mouillé : « Les sensations n’étaient pas bonnes parce que la situation était très critique, l’asphalte glissait beaucoup. Mais c’était critique pour tout le monde et si je regarde la vitesse que j’ai eue en piste, elle a été super bonne, probablement meilleure que les hommes du podium. Pas par rapport à Johann, qui était très rapide, mais Marc [Márquez] et Fermín [Aldeguer] étaient très proches de moi. »
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Léna Buffa
MotoGP
Enea Bastianini
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