« Restez confinés »

« C’est un village de prévention et de sensibilisation des feux de végétation et de forêt, avec 17 ateliers ludiques et pédagogiques, animés par des partenaires locaux », situe Maud, chef de projet à l’Institut français des formateurs des risques majeurs et protection de l’environnement (IFFO-RME). C’est cette association nationale qui organise l’événement, avec la Ville de La Seyne. Il s’articule autour des trois phases du cycle de crise : avant, pendant et après. « Avant, c’est le temps de la prévention : c’est par exemple la connaissance du territoire et des essences susceptibles de favoriser les incendies ; savoir lire et comprendre les vigilances météo, respecter l’obligation de débroussaillement, comprendre les missions du comité communal feux de forêt, etc. Pendant, poursuit notre interlocutrice, c’est la gestion de la crise, avec les pompiers – dont le stand avec camion et matériel plaît beaucoup !, la préfecture, la sécurité civile… Et c’est aussi, bien sûr, les bons réflexes, comme savoir donner l’alerte, se protéger… Et l’après, ce sont notamment toutes les consignes à respecter avant de rentrer chez soi après un incendie… »

Retour au cœur de l’action (fictive) avec ce groupe d’élèves à Léo-Lagrange qui, au stand de la sécurité civile communale, s’intéresse aux gestes à adopter quand le feu faire rage non loin de chez soi. Ils ont ainsi saisi pourquoi il faut rester confiné à l’intérieur plutôt que sauter dans une voiture pour s’enfuir. « Le risque, si tout le monde fait ça, ont expliqué les adultes, c’est de provoquer des bouchons et de se retrouver piégé par les flammes ». « Et si on court ? », tente un minot. « Tu n’iras pas plus vite que le feu », le refroidit gentiment un spécialiste. Mieux vaut donc rester enfermé, en prenant soin, après avoir appelé le 112 ou le 18, de mettre des linges mouillés sous les portes et les fenêtres pour contrer les fumées toxiques. Dans la mesure du possible, également : rentrer le mobilier de jardin susceptible de s’enflammer, éloigner les bouteilles de gaz ou les plonger dans une piscine quand il y en a, libérer le passage pour les pompiers (enlever la voiture et ouvrir le portail)… sont autant de choses à savoir. Et « si le débroussaillement a été bien fait, le feu ne pourra pas se propager à la maison et vous serez à l’abri en attendant l’arrivée des secours. Et c’est bien aussi de penser à rentrer le tuyau d’arrosage, comme ça, quand l’incendie est passé, vous pourrez éteindre les éventuelles flammèches. »

Session grand public ce jeudi

Même si les organisateurs « comptent beaucoup sur les enfants pour être les ambassadeurs de la culture du risque et délivrer les messages aux familles », comme l’a exprimé l’adjointe au maire Christine Sinquin, un créneau sera réservé au grand public ce jeudi entre 10 h et 15 h. Pour un moment forcément instructif, voire salvateur.

Pourquoi « chacun d’entre nous est concerné » ?

Bruno Soufflet, administrateur de l’Institut français des formateurs des risques majeurs et protection de l’environnement (IFFO-RME), a pris la parole en ouverture de l’événement devant les enfants : « Appréhender les risques, s’y préparer, savoir comment réagir et éviter d’en aggraver les effets… Cela ne concerne pas que les secouristes ou les pompiers, mais chacun d’entre nous. Votre génération vivra avec des défis environnementaux de plus en plus importants. »

« En ayant les bons réflexes dès maintenant, a poursuivi l’ancien pompier, vous serez capables non seulement de vous protéger, mais aussi d’aider les autres en cas de besoin. Une bonne réaction au bon moment peut sauver des vies ».

« Apprendre à s’organiser et à s’entraider »

L’IFFO-RME intervient dans les écoles, les collèges, les lycées, pour parler aussi d’environnement. Un sujet indissociable des risques majeurs, selon M. Soufflet. « Car les risques sont souvent liés à notre manière de vivre sur la planète : un sol bétonné, une rivière polluée, une forêt mal entretenue sont autant de facteurs qui peuvent aggraver une inondation ou un feu de forêt. Protéger l’environnement, c’est donc aussi prévenir les risques. En conclusion, se former à la gestion des risques, ce n’est pas avoir peur de tout, au contraire : c’est apprendre à être plus calme, à réfléchir, à s’organiser, à s’entraider. Et surtout, devenir un citoyen responsable, conscient des enjeux du monde d’aujourd’hui. »