Un des premiers jours de printemps devant le Cardo, le bâtiment de Science Po Strasbourg. Des étudiants parlent la langue de Shakespeare entre les arceaux à vélos. D’autres pique-niquent sur la pelouse, au pied du buste du chirurgien Eugène Boeckel (1831-1900) et à l’ombre de l’ancienne pharmacie à colombages de l’hôpital civil.

Rattaché à l’Université de Strasbourg, l’Institut d’études politiques (IEP) est géographiquement à part, loin du campus de l’Esplanade et du Palais universitaire. Ses étudiants, recrutés parmi les meilleurs bacheliers, ont leurs propres amphis et leur bibliothèque, aux côtés d’autres institutions prestigieuses comme l’Institut national de la propriété industrielle, elles aussi hébergées au Cardo. Pourtant, au printemps 2024, un comité Palestine y a vu le jour en même temps que le comité Palestine de l’Université. « Le mouvement s’est amplifié au fur et à mesure que la guerre à Gaza s’intensifiait », résume Simon Levan, 22 ans, en master Politiques et société,…