Une sculpture mythique a fait son grand retour dans le hall de la Tate Modern pour la première fois depuis 25 ans ! C’était en effet il y a un quart de siècle, en mai 2000, pour l’ouverture du célèbre musée d’art moderne et contemporain londonien, que fut exposé pour la première fois l’exemplaire original de Maman, fameuse araignée géante en acier inoxydable de l’artiste Louise Bourgeois (1911–2010). Pour fêter les 25 ans de l’institution installée dans une ancienne centrale électrique, la sculpture monumentale s’y est de nouveau faufilée à l’occasion du grand week-end de festivités gratuit du samedi 9 à ce lundi 12 mai, et pour annoncer une sélection de 25 œuvres emblématiques de l’histoire du musée.
Comme en l’an 2000 – où elle était la figure de proue d’une exposition audacieuse où se télescopaient, entre autres, Claude Monet et Richard Long –, l’araignée trône dans le fameux Turbine Hall de la Tate Modern, qui au cours de l’histoire du musée a accueilli de nombreuses installations légendaires comme 100 millions de graines de tournesol en porcelaine peintes à la main d’Ai Weiwei (Sunflower Seeds, 2010–2011), une faille monumentale de Doris Salcedo (Shibboleth, 2007) et un Soleil flamboyant d’Olafur Eliasson (The Weather Project, 2003).
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Louise Bourgeois, Maman, 1999
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Acier et marbre • 927,1 × 891,5 × 1023,6 cm • Coll. tate Modern, Londres • © Tate Photography / © Adagp, Paris 2025
L’araignée géante n’avait depuis fait qu’une unique réapparition dans le musée londonien, en déployant cette fois ses longues pattes à l’extérieur du bâtiment, au bord de la Tamise, à l’occasion d’une grande exposition Louise Bourgeois en 2007–2008. Commandé à l’artiste en 1999 et initialement en prêt à long terme, cet exemplaire original d’une série de onze sculptures similaires (dont certaines en bronze, exposées un peu partout dans le monde) a finalement été acheté par la Tate en janvier 2008.
Du haut de ses dix mètres, Maman impressionne avec ses longues pattes fines aux torsions électrisantes qui fonctionnent comme des arches sous lesquelles les visiteurs peuvent déambuler. Son corps, abritant un cocon de 17 œufs en marbre, constitue le sommet de cette étrange créature-architecture créée en hommage à la mère de l’artiste, qui était tisserande et mourut alors que Louise Bourgeois n’avait que 21 ans. Une tension se dégage de cette figure qui demeure légèrement inquiétante, et ce malgré son sens protecteur et nourricier – une mère créatrice, tissant le fil de la vie et de l’art.
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C’est donc elle qui lance la trame du parcours anniversaire inauguré pour les 25 ans de la Tate Modern et se déployant dans tout le musée. Constituée de 25 des œuvres les plus emblématiques exposées en ses murs, dont le Téléphone Homard de Salvador Dalí, l’urinoir de Marcel Duchamp et Marilyn Diptych d’Andy Warhol, ainsi que des peintures de Joan Mitchell et Dorothea Tanning, cette sélection cherche à « montrer comment l’art, et la Tate Modern, ont toujours repoussé les limites et remis en question les normes », précise Catherine Wood, directrice de la programmation du musée. Une institution qui depuis 25 ans invite le public à « voir le monde d’un œil nouveau ».
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Ouvert tous les jours de 10h à 18h
Bankside • SE1 9TG
www.tate.org.uk