Le secret avait été bien gardé. Dans les locaux d’Enedis en partie détruits par un incendie le 6 mai dernier rue de Saint-Étienne, à Saint-Chamond, les enquêteurs avaient retrouvé sur les murs l’inscription « KO KNDS ». Un message qui a rapidement mis les forces de police sur la piste d’un incendie criminel. Et le communiqué transmis à nos confrères de l’Essor ne fait que refermer toutes les autres hypothèses envisagées.
Dans ce document relayé sur X (ex-Twitter) que nous avons pu consulter, des activistes de l’ultra-gauche antimilitariste affirment : « Dans les premières heures du 7 mai à Saint-Chamond, nous avons mené une action contre un poste de transformation ». Ses auteurs déclarent avoir « visé tout particulièrement » un quartier « autrefois site de production d’armes ». Ils détaillent en donnant des explications sur le choix de l’entreprise visée qui « se vante de fournir ses produits à plus de 50 armées dans le monde. Son arme favorite : le canon automoteur Caesar. Son véhicule fétiche, le char de combat Leopard 2 ».
Une filiale de KNDS en Ukraine
Et de reprendre : « Au-delà de l’artillerie et des tanks, KNDS développe des robots militaires et des munitions téléopérées. En octobre 2024, elle a ouvert une nouvelle filiale à Kiev, en Ukraine, pour produire et assurer la maintenance de ses technologies meurtrières sur leurs terrains d’opération ». Avant d’asséner : « Pendant que quotidiennement des corps tombent, fauchés par les états de l’ouest et de l’est, KNDS fait ses retours d’expériences et d’investissements ».
D’après le message relayé par de multiples comptes se revendiquant de l’anarchisme : « Cette nuit, c’est un repère de ces marchands qu’on a voulu attaquer, modestement, sans égard pour les abjections commerciales et industrielles alentours. Voilà ce qu’on a souhaité, paradoxalement, mettre en lumière, en éteignant une partie de la ville ».
L’activité de KNDS a repris rapidement après l’incendie
Le sinistre de la station électrique avait privé pendant plusieurs heures près de 3 000 foyers à Saint-Chamond et Sorbiers, quelques enseignes commerciales ayant été impactées. Sollicitée par nos soins, l’entreprise visée n’a pas souhaité s’étendre sur le sujet. Le porte-parole de KNDS France, Gabriel Massoni, a simplement tenu à souligner qu’une enquête est en cours. Selon lui, « l’activité du site a repris nominalement dans les heures ayant suivi l’incendie ».
Cet incendie n’est pas sans rappeler celui qui avait frappé la station électrique de Volvon, route de Saint-Galmier, sur la commune de Saint-Bonnet-les-Oules dans le Forez. En novembre 2023, les sapeurs-pompiers ligériens avaient dû circonscrire les flammes qui avaient pris dans un poste de relayage RTE où se trouvent des lignes très haute tension de 225 000 et 63 000 volts. Mais pour l’heure aucun lien n’a été établi entre les deux enquêtes.