Domy a la santé. La plateforme de « matching thérapeutique », qui rassemble près de mille psychologues indépendants, vient de lever 200.000 euros. Une nouvelle manne que la start-up toulousaine compte bien utiliser pour recruter et se développer sur le volet BtoB, son principal levier de développement. A sa création en 2022, l’offre se destinait exclusivement aux particuliers, notamment les jeunes. Elle a été étendue aux écoles privées et, début 2024, aux entreprises : « Un groupe de 2000 salariés nous a sollicité car nous sommes les seuls à pouvoir proposer un véritable accompagnement psychologique fait par des professionnels », explique Mariane Cam, pédopsychologue et fondatrice de Domy.
Sa valeur ajoutée, c’est son questionnaire. Après avoir été rempli par l’utilisateur, il est analysé par un algorithme pour faire matcher son profil avec celui d’un professionnel adapté, comme sur un site de rencontres. « Ainsi, selon s’il s’agit d’un stress purement professionnel, ou lié à la vie personnelle ou familiale, le salarié sera mis en relation avec un psychologue du travail, un comportementaliste ou encore un neuropsychologue, etc », illustre Mariane Cam.
« J’ai fait un burnout à cause de mon manager toxique »
La plupart des directions et RH ne savent pas encore très bien comment, ni pourquoi, elles devraient se pencher sur l’état de la santé mentale de leurs salariés. « On leur montre les enjeux, comme celui de la rétention des talents. 38% des salariés souffrent de stress psychologique », rappelle la spécialiste, qui constate que le sujet « commence tout juste à émerger » dans les entreprises. En plus de l’approche thérapeutique, Domy leur propose de sensibiliser leurs managers pour apprendre à déceler les signes précurseurs. « Plus le psy est vu tôt et plus on peut espérer éviter l’arrêt de travail et les anti-dépresseurs », souligne Mariane Cam.
La formation vise aussi à repérer et différencier les différents troubles psychiques tels que l’anxiété ou la dépression, car contrairement au vocabulaire récurrent, tous les salariés en détresse ne pâtissent pas d’un burnout, syndrome d’épuisement physique et mental multifactoriel. « Les abus de langage montrent simplement que nous ne sommes pas encore assez acculturés. Attention toutefois avec le dénigrement systématique du management. Il est souvent perçu comme l’unique source du mal-être mais ce n’est pas toujours vrai », nuance la psychologue.
Marie-Dominique Lacour
Photo : Mariane Cam, fondatrice de Domy. Crédit photo : Hélène Ressayres – ToulEmploi.
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