Invité sur BFMTV, Olivier Faure a dénoncé la «manœuvre de dernière minute» du bloc central pour empêcher l’examen du texte.

La proposition de loi Duplomb sur le métier d’agriculteur, dont l’examen débutera cet après-midi à l’Assemblée nationale, donne à voir un retour du clivage droite-gauche. Invité sur BFMTV, Olivier Faure a critiqué un texte qui n’est autre qu’une «fuite en avant vers l’agro-industrie». Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) en veut pour preuve la «réintroduction des néonicotinoïdes» que permettrait son adoption, ainsi que la «possibilité» de construire des «fermes usines» et des «mégabassines», ces dernières n’étant qu’une «privatisation de l’eau au profit de quelques-uns».

«C’est un suicide collectif», a martelé le leader des socialistes, même s’il reconnaît que quelques «rares» éléments de la proposition de loi sont «positifs». Encore faudrait-il que le texte puisse être examiné, alors que plus de 3400 amendements ont été déposés, en grande majorité par des députés écologistes et Insoumis. Face à cette obstruction parlementaire, le gouvernement a trouvé une «manœuvre de dernière minute», comme la qualifie Olivier Faure, consistant pour le bloc central à soutenir une motion de rejet préalable pour que la proposition de loi aille directement en commission mixte paritaire.

«Tout cela est absolument inepte»

«Il faut que le débat ait lieu», a insisté le premier secrétaire du PS, qui reproche à l’exécutif de ne pas avoir «cherché à trouver des solutions avec le Parlement» et de «profiter de l’obstruction de quelques-uns pour effacer un débat très important de santé publique». Pour Olivier Faure, cette stratégie vise avant tout à masquer les «grands désaccords» au sein du «socle commun» autour de la question des pesticides, alors que l’article 2 du texte vise à réintroduire l’usage de l’acétamipride, un néonicotinoïde interdit en France mais autorisé en Europe, surnommé le «chlordécone de l’Hexagone».

Le chef du PS a souhaité mettre en garde quant aux conséquences de l’adoption de la proposition de loi Duplomb. «On va avoir davantage de biodiversité qui va disparaître, on aura encore plus de difficultés à vaincre les ravageurs… Tout cela est absolument inepte», a alerté Olivier Faure, qui appelle notamment à interdire à «l’échelle européenne» les pesticides.