Invitée lundi soir de LCP, la députée écologiste juge qu’«il n’y a pas d’autre solution» qu’un processus de départage à gauche pour unir son camp dès le premier tour de la présidentielle.
Une candidate de plus bientôt sur la ligne de départ vers l’Élysée ? À deux ans de l’élection présidentielle, les ambitions s’affirment dans tous les camps. Du côté du bloc central, la concurrence est rude : Édouard Philippe, Gabriel Attal ou Gérald Darmanin se disputent la tête d’affiche. Au Rassemblement national (RN), l’incertitude règne, le parti à la flamme n’étant pas en mesure de dire – ni même de savoir – qui de Marine Le Pen ou de Jordan Bardella portera ses couleurs en 2027.
En parallèle, quelques voix à gauche tentent, contre vents et marées, d’unir leur camp dans l’espoir de le qualifier au second tour de la présidentielle. Ce qui n’est pas arrivé depuis celle de 2012 et le face-à-face entre Nicolas Sarkozy (UMP, ex-LR) et François Hollande (PS). Quelques jours après la proposition du député (ex-insoumis) François Ruffin d’organiser une large primaire allant de «Poutou à Hollande», les responsables politiques concernés commencent à se positionner sur la question.
Invitée lundi soir de LCP, sa collègue écologiste Sandrine Rousseau s’est montrée intéressée. Si un tel processus de départage était organisé, «je pense que j’y réfléchirai», a déclaré l’élue de Paris, qui avait déjà participé à la primaire d’EELV à l’automne 2021, quelques mois avant la dernière présidentielle. Un scrutin alors réservé aux seuls adhérents du mouvement à la fleur, que la députée NFP avait perdue de justesse, recueillant près de 49% des voix face à Yannick Jadot. Quatre ans plus tard, celle qui se revendique «écoféministe» plaide pour une primaire «la plus ouverte possible» avec «plusieurs candidatures». «Je ne veux pas que ce soit un rapport de force ou un conclave, mais que ce soit un débat démocratique qui intéresse aussi sur les sujets de gauche», a-t-elle précisé.
«Seule solution»
Alors que la gauche semble aborder la prochaine présidentielle en ordre dispersé – un scénario qui, à ce stade, l’éliminerait dès le premier tour selon plusieurs sondages – , Sandrine Rousseau l’assure : «Il n’y a pas d’autre solution» que la primaire. «Nous ne sommes pas d’accord sur certains aspects programmatiques, il n’y a pas de doute là-dessus. Mais ce qui a été mis en tête après la dissolution, c’est une gauche unie avec nos différences parce que et Poutou et Hollande étaient candidats du Nouveau Front populaire», rappelle-t-elle, en référence à la coalition bâtie entre socialistes, Insoumis, écologistes et communistes lors des législatives de l’été 2024.
Si le coordinateur de La France Insoumise Manuel Bompard a clairement fermé la porte ce dimanche à la participation de son mouvement à une primaire de la gauche, lors du «Grand Jury» RTL-Le Figaro-M6-Public Sénat – une position partagée par l’eurodéputé Raphaël Gluckmann pour son parti Place publique, Sandrine Rousseau persiste et signe : «C’est la seule solution». «C’est une primaire dont il faut accepter l’augure et le résultat», a-t-elle ajouté.