Invité sur TF1, le premier secrétaire du PS a reproché au gouvernement d’entretenir un «climat de suspicion vis-à-vis des étrangers».

«Je ne vais pas accuser Bruno Retailleau d’un crime qu’il n’a pas commis.» Il n’empêche, Olivier Faure estime que le ministre de l’Intérieur a une part de responsabilité dans le meurtre raciste commis samedi 31 mai à Puget-sur-Argens (Var). Ce jour-là, Hichem Miraoui, un Tunisien de 45 ans, a été assassiné par un de ses voisins qui a ensuite diffusé des vidéos à caractère raciste et haineux sur son compte Facebook – le Parquet national antiterroriste a été saisi.

Invité sur TF1, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) a déploré une «forme de banalisation du racisme» qui serait devenu une «forme légitime d’expression». À ses yeux, Bruno Retailleau n’y est pas pour rien, lui qui «laisse penser qu’il y a aujourd’hui une menace qui serait liée à la confession de quelques-uns». Une allusion au rapport sur les Frères musulmans et l’islamisme politique en France, rendu public par le ministère de l’Intérieur et dénoncé par la gauche comme un moyen de stigmatiser les musulmans.

«Climat de suspicion vis-à-vis des étrangers»

Même si le premier flic de France a condamné ce crime raciste, le qualifiant d’acte «antifrançais», Olivier Faure lui reproche de «chercher à créer une forme de racisme d’atmosphère» ou du moins à le «laisser perdurer et laisser penser que ce n’est pas une pensée absurde». Pour le leader du PS, candidat à sa réélection, le président des Républicains «participe dans le débat public à expliquer qu’il y a une forme de menace qui serait créée par nos concitoyens d’origine étrangère».

Le député de Seine-et-Marne a également ciblé le premier ministre François Bayrou et ses propos sur le «sentiment de submersion migratoire», qui avaient poussé le PS à déposer une motion de censure. «Ils ont entretenu eux-mêmes un climat de suspicion vis-à-vis des étrangers ou des Français vécus comme étrangers», en a déduit Olivier Faure, qui pointe du doigt la «responsabilité» du gouvernement «dans le climat qui entoure nos débats».