Une femme en stress au travail, au bord du burn-out.En France, 60 % des arrêts de travail de plus de 30 jours sont liés à des troubles psychosociaux comme le stress, l’anxiété ou le burn-out, selon Harmonie Mutuelle. © Freepik

Pas besoin d’être psy pour le constater : le travail est devenu une source de tension quotidienne pour beaucoup. Réunions à rallonge, pression sur les résultats, emails qui tombent à 22h… Près d’un salarié sur deux est en détresse psychologique.

Derrière ce chiffre, le baromètre Empreinte Humaine révèle que 31 % des salariés présentent un risque de burn-out. Avec la crise sanitaire, le télétravail, l’incertitude économique et des conditions de travail souvent peu ergonomiques, le stress au travail s’est durablement installé dans nos vies.

Le stress au travail, un fléau qui s’installe (trop) tranquillement Qu’est-ce qui nous stresse au boulot ?

Plusieurs facteurs sont en cause, et ils sont parfois bien plus insidieux qu’une simple surcharge de travail :

  • Le manque de reconnaissance : quand votre travail passe inaperçu, que vos efforts ne sont pas salués, cela finit par user.
  • Des objectifs inatteignables : être sous pression en permanence pour atteindre des résultats irréalistes, c’est comme courir un marathon sans chaussures.
  • L’organisation du travail : outils défaillants, bruit, open space bruyant, éclairage agressif… autant de petits détails qui, accumulés, finissent par rendre fou.
  • Des relations hiérarchiques tendues : le manque de communication avec la direction, les conflits ou l’isolement social sont aussi des sources fréquentes de mal-être.

D’après une enquête OpinionWay pour l’UFIPA (2024), 88 % des salariés estiment que leur environnement de travail a un impact direct sur leur santé mentale. Parmi eux, plus de la moitié souffrent de douleurs physiques liées à des postures inadaptées, et 51 % déclarent avoir des difficultés de concentration liées à un environnement peu adapté.

Le stress n’est pas qu’un “truc dans la tête” : il rend malade

On minimise souvent les effets du stress au travail, mais il peut avoir des conséquences graves. La Haute Autorité de Santé (HAS) souligne que le stress chronique peut provoquer :

La souffrance psychique liée au travail touche en moyenne 3,3 % des actifs, selon Santé Publique France, avec une prévalence deux fois plus élevée chez les femmes (4,6 % contre 2,1 % chez les hommes). Les secteurs les plus exposés ? Le transport, l’industrie, la construction, mais aussi les fonctions managériales.

Stress au travail : peut-on s’en protéger ? Et si le problème venait aussi de l’employeur ?

Tout ne repose pas sur les épaules du salarié ! Le Code du travail (article L. 4121-1) est très clair : l’employeur a une obligation légale de protéger la santé mentale et physique de ses salariés. Cela implique notamment d’évaluer les risques psychosociaux (RPS) et de mettre en place des actions concrètes pour prévenir le stress au travail.

Et pourtant… beaucoup d’entreprises se contentent encore de proposer des formations bien-être ou des séances de yoga en ligne, sans jamais remettre en cause leur organisation interne. Pratique, mais pas suffisant.

Des solutions existent, mais elles demandent du courage

Pour améliorer la qualité de vie au travail, on peut agir à plusieurs niveaux :

  • Réorganiser le travail : revoir la charge de travail, donner plus d’autonomie, mieux répartir les responsabilités.
  • Former les managers : ils doivent être capables de repérer les signes de mal-être et de soutenir leurs équipes.
  • Améliorer l’environnement physique : un bon éclairage, du mobilier adapté, un espace calme… ça change tout.
  • Favoriser le dialogue social : créer un climat de confiance où les salariés peuvent exprimer leurs difficultés.

Le stress au travail n’est pas une fatalité

En parler, c’est déjà avancer. Mais il est temps que les entreprises prennent vraiment conscience de leur rôle dans ce phénomène. Les salariés, eux, doivent pouvoir retrouver un équilibre entre vie pro et vie perso sans culpabiliser.

Le stress au travail est un enjeu de santé publique. Il coûte cher à l’économie (plusieurs milliards d’euros par an selon la Direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques), mais il coûte encore plus à ceux qui le vivent chaque jour.

À SAVOIR 

D’après la Dares (2024), les femmes sont 1,5 fois plus exposées aux risques psychosociaux que les hommes, notamment en raison d’exigences émotionnelles plus fortes et d’un manque de reconnaissance au travail.

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