À l’occasion de la sortie de son nouveau livre Le prix de nos mensonges, l’ancien premier ministre a déploré la fin de «l’élan réformateur» suscité en 2017.

«Je suis en colère. Je ne m’énerve pas, mais je suis en colère.» Ainsi commence le sixième livre d’Édouard Philippe, Le prix de nos mensonges (JC Lattès), en librairie ce mercredi. Invité sur France Inter, l’ancien premier ministre en a dit davantage sur l’origine de sa colère. «Elle vient du constat qu’insuffisamment dans notre débat public nous regardons la réalité en face», a expliqué le maire du Havre (Seine-Maritime), pourfendeur de cette «exceptionnelle capacité à nous raconter des histoires».

«Il y a quelque chose dans notre débat public qui n’est pas suffisamment fondé sur les faits», a regretté Édouard Philippe, qui rechigne toutefois à nommer les auteurs de ces «mensonges». Il n’empêche, le candidat déclaré à l’élection présidentielle n’a pas hésité à critiquer le mandat d’Emmanuel Macron. «Après 2020, après la première phase du Covid, l’élan réformateur de 2017 s’est assez largement calmé», estime le leader d’Horizons, qui reproche également au chef de l’État de ne pas avoir présenté un programme assez clair pour sa réélection en 2022.

Pour Édouard Philippe, l’absence de majorité «interdit les grandes réformes dont nous aurions besoin». «Quand je le dis, je ne m’en réjouis pas. Je ne suis pas du tout heureux de cette situation», a précisé le Normand, avant d’étriller l’action d’Emmanuel Macron : «Il n’y a pas de grand projet, pas de grand souffle, pas de grandes réformes. Et personne ne pense une seconde dans ce pays qu’on est en train de préparer l’avenir.»

Que répond l’ancien premier ministre à ceux qui lui reprochent de ne pas avoir agi lorsqu’il était aux commandes ? «Mon ambition c’est d’être à l’aise avec moi-même, de dire ce que je pense et d’essayer de l’expliquer aux Français pour voir s’ils ont envie d’aller dans la direction que je propose», a résumé le prétendant à l’Élysée.