L’association Addictions France a mené l’enquête à Nantes, Angers et Rennes. Leur constat : neuf supermarchés sur dix vendent de l’alcool à des mineurs. Sur 90 établissements des enseignes Auchan, Lidl, Leclerc, Diagonal, U Express, Intermarché, Carrefour (City, Market et Express), Monoprix, Franprix et G20 de ces trois villes contrôlés en avril et en mai 2025, 86 % ont vendu de l’alcool à des mineurs, indique l’association, contre 93 % lors d’une opération similaire en 2021.

Pour ces tests, des mineurs se sont rendus, accompagnés d’un huissier, dans des supermarchés dont une partie avait  déjà fait l’objet de constatations . Seuls 8 % des établissements ont demandé une pièce d’identité pour vérifier l’âge des clients.  Nous avons essayé de voir s’il n’y avait pas un bon élève parmi eux… malheureusement, on n’en a pas trouvé , dit à l’AFP Myriam Savy, responsable du plaidoyer chez Addictions France.

Ces achats tests  ont systématiquement été réalisés en pleine journée, en semaine , le plus souvent à des moments de  faible affluence, avec peu voire aucun client à la caisse , précise l’association pour battre en brèche par avance l’argument d’une  pression liée à l’affluence  justifiant le non-contrôle de l’âge.

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Faire respecter l’interdiction

Dans le détail, sur les 25 magasins Carrefour testés, seuls deux ont refusé la vente, deux également sur les 9 Lidl testés, comme au sein des 7 magasins du groupe Coopérative U visités. Parmi les autres enseignes : deux Intermarché sur 8, un seul magasin E.Leclerc sur sept a refusé la vente au mineur, aucun Monoprix sur les 6 testés et aucun Auchan (sur deux).

 Malgré l’interdiction formelle de vente d’alcool aux mineurs et l’engagement de l’État à mieux la faire respecter, l’accès à l’alcool reste en 2025 très aisé pour les mineurs , déplore la membre d’Addictions France.

L’article L.3342-1 du Code de la santé publique précise que  la personne qui délivre la boisson exige du client qu’il établisse la preuve de sa majorité . Ses constatations en 2023-2024 ont donné lieu à l’ouverture de 37 procédures judiciaires, dont les premières  ne seront plaidées que le 9 décembre 2025 , soit un délai de deux ans qui  renforce un sentiment d’impunité et banalise la transgression de la loi , juge Addictions France.

Les bars ne font pas mieux

À l’été 2023, l’association avait testé en Loire-Atlantique 42 bars, cafés et points de restauration rapide en zones urbaines et rurales : un seul avait refusé la vente après vérification de l’âge du mineur.