Donald Trump a promulgué vendredi une loi budgétaire colossale, lors d’une cérémonie très orchestrée à la Maison-Blanche à l’occasion de la fête nationale. Le président américain a saisi cette vitrine patriotique pour signer ce qu’il appelle sa « grande et belle loi » et vanter une série de victoires politiques qu’il qualifie d’historiques.

« Nous entrons dans l’âge d’or de l’Amérique », a lancé le président devant ses soutiens républicains, visiblement galvanisé. Après des semaines de tractations, le texte a été adopté in extremis au Congrès, la Chambre ayant voté jeudi soir par 218 voix contre 214. Ce feu vert législatif, obtenu à la veille du 249e anniversaire de l’indépendance américaine, est présenté par Donald Trump comme « la plus grande victoire » de son mandat.

Une mise en scène militaire pour une loi de rupture

La cérémonie s’est accompagnée d’un défilé aérien spectaculaire : deux B-2, les avions qui ont bombardé les installations nucléaires iraniennes le 22 juin, ont survolé la Maison-Blanche, escortés de chasseurs F-35. Plusieurs pilotes ayant participé à cette opération étaient présents, soulignant le lien assumé entre démonstration de force et affirmation politique.

Donald Trump en a profité pour rappeler ses succès récents : un cessez-le-feu entre l’Iran et Israël, un nouvel accord sur le financement de l’Otan, et une décision de la Cour suprême consolidant le pouvoir exécutif. Autant de signaux d’une présidence qui se veut à la fois conquérante à l’international et résolument autoritaire en interne.

Cadeaux fiscaux, coupes sociales et stratégie électorale

Le budget entérine plusieurs promesses de campagne : augmentation des dépenses militaires, financement d’une vaste opération d’expulsions de migrants, et prolongation de crédits d’impôts pour un total de 4.500 milliards de dollars. Mais pour en compenser le coût, la loi réduit sévèrement les aides sociales.

Par exemple, le Medicaid, le programme de santé pour les plus modestes, subira les plus importantes coupes depuis sa création dans les années 1960. Jusqu’à 17 millions de personnes pourraient perdre leur couverture médicale. Kevin Hassett, conseiller économique du président, a défendu la mesure sur Fox News. « Cette loi permet de lutter contre le gaspillage, la fraude et les abus. Et elle protège les zones rurales », a-t-il martelé.

L’opposition prépare la riposte pour 2026

Les démocrates dénoncent une redistribution de la richesse vers les plus fortunés et misent sur les répercussions sociales de la loi pour reconquérir la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat. Ils comptent faire de cette réforme un symbole d’injustice économique.

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Mais en ce 4 juillet, c’est bien Donald Trump qui a imposé son récit : celui d’un président en contrôle, décidé à remodeler l’Amérique à son image, à coups de lois musclées, de survols militaires et de slogans victorieux.