Huit votes contre, deux abstentions. Sans surprise, les députés de gauche de Loire-Atlantique ont voté contre la loi Duplomb, censée « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur », adoptée mardi 8 juillet à l’Assemblée nationale.
Pour les socialistes Karim Benbrahim (Nantes-Orvault) et Fabrice Roussel (Nantes-Nort-sur-Erdre), ce texte est « un danger pour la santé humaine et environnementale », en ce qu’il réintroduit l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France depuis 2018. Une loi qui, selon ces élus, « n’apporte aucune solution pour les agriculteurs : rien en faveur d’un meilleur revenu, d’un rééquilibrage des relations commerciales, rien pour réguler le foncier agricole ». Et contre laquelle le groupe socialiste « va continuer à se battre, en déposant un recours devant le conseil constitutionnel ».
Deux abstentions
Comme les Insoumis Ségolène Amiot (Nantes-Saint-Herblain) et Andy Kerbrat (Nantes), Matthias Tavel, député LFI-NPF de Saint-Nazaire a rejeté la loi. « Un texte toxique, considère-t-il, qui ne soulage pas les contraintes des griculteurs mais affranchit l’agro-industrie de toutes limites ». L’élu plaidait pour « un moratoire sur les méga-bassines et des zones tampon autour des captages d’eau ».
Sans plus de suspense, les écologistes Julie Laernoes (Nantes-Rezé) et Jean-Claude Raux (Ancenis-Châteaubriant) ont également voté contre. La Modem Sandrine Josso (La Baule-Guérande) s’y est aussi opposée : « Le soutien aux agriculteurs ne doit pas se faire en prenant des risques pour la santé publique », a-t-elle réagi sur les réseaux sociaux.
Deux députés de Loire-Atlantique se sont abstenus. Pour Sophie Errante, députée du Vignoble, ancienne macroniste et désormais non-inscrite, le texte présente des avancées, « mais demeure incomplet et déséquilibré ». L’élue pointe en particulier le manque « de simplification réelle des démarches » et de « cadre de dialogue renforcé avec l’État ».
Jean-Michel Brard (Horizons), député du pays de Retz, assure avoir travaillé, en tant qu’ancien président d’Atlantic’eau, « pour obtenir une agriculture performante et sans pesticides sur nos captages » et, dès lors, ne pouvait « voter la réintégration de ces pesticides ». Pour autant, lui aussi salue certaines mesures de la loi, « notamment la préservation de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail et de son indépendance, ainsi que la simplification concernant les installations classées ».