Comme il ne viendrait à l’idée de personne de se balader en slip dans les rues de Lille, le maire des Sables d’Olonne, en Vendée, estime qu’il devrait en être de même chez lui. Lassé de voir de ventripotents touristes s’exhiber, l’élu a pondu une belle affiche pour les prévenir et a promis une grosse amende s’ils n’ont pas compris : le torse poil dans les rues des Sables d’Olonne, c’est fini.

« 200 ans d’élégance sablaise, ce n’est pas pour finir en slip dans nos ruelles », prévient l’affiche qui sera disposée un peu partout aux Sables d’Olonne. Au ton particulièrement grinçant du slogan, la ville a ajouté un rappel : « Torse nu interdit en ville, jusqu’à 150 euros d’amende ». Le visuel est tout aussi explicite, voire un tantinet subliminal lorsqu’il cible, outre les slips, les claquettes-chaussettes, banane et autres bobs.

« Un peu de tenue s’il vous plaît ! »

Bref, on sent que Yannick Moreau, le maire, est énervé. « C’est un comportement indécent qui a une fâcheuse tendance à se développer été après été », déplore-t-il sur sa page Facebook. « Un peu de tenue s’il vous plaît ! », s’emporte-t-il, ajoutant que « c’est une question de respect pour les Sablais qui n’ont pas envie qu’on se balade chez-eux à moitié nu ».

Et manifestement, dans les commentaires sous la publication du maire, les habitants sont plutôt de son avis, voire plus radicaux. Michel, lui, affirme que « dans d’autres stations balnéaires, la verbalisation est automatique ». Et Dominique insiste : « Il faut verbaliser vraiment. » Et Caroline dérape, regrettant que « bien souvent ce ne sont pas les mieux fichus qui s’exhibent ».

En théorie, dans la loi du moins, rien n’interdit à un homme de se balader le torse à l’air, que ce soit en centre-ville ou ailleurs. L’outrage à la pudeur n’est plus sanctionné par le Code pénal depuis 1994, délit remplacé par « l’exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui dans un lieu accessible aux regards du public » dans l’article 222-32. Et la loi ne considère pas qu’être torse nu pour un homme relève de l’exhibition sexuelle, ce qui est moins évident pour une femme. « L’article 222-32 du Code pénal s’applique à la fois aux hommes et aux femmes, même si leurs différences anatomiques et les représentations qui y sont associées conduisent à donner un contenu différent à la notion d’exhibition », analyse Jean-Christophe Saint-Pau, enseignant en Droit à l’université de Bordeaux.

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Faute de loi « torse poil », les maires, comme Yannick Moreau, prennent des arrêtés municipaux obligeant ces messieurs à enfiler un haut et un short pour déambuler en ville. C’est d’ailleurs le cas dans de nombreuses stations balnéaires, notamment Cannes, Arcachon, La Grande-Motte ou encore Saint-Maxime.