REPORTAGE – Cet été, une médiation animale inédite est expérimentée dans les terminaux niçois, juste avant l’embarquement.

Anxieux à l’idée de prendre l’avion ou contrarié par un retard ? Voici Eko, un golden retriever croisé patou, véritable «éponge à émotions», qui se balade avec sa maîtresse, Nathalie Schindelman, dans les terminaux de Nice (Alpes-Maritimes). L’aéroport international de la Côte d’Azur a expérimenté cet été ce dispositif inédit de médiation animale pour détresser, relaxer et distraire les voyageurs juste avant l’embarquement. L’initiative pourrait être reconduite, la chienne étant déjà reconnue et appréciée par le personnel.

Il faut dire que ce canidé imposant de neuf mois, au regard attendrissant, parvient vite à redonner le sourire. «C’est un soutien émotionnel, de la relaxation animale par les cinq sens. On apporte un peu d’humanité par le chien», résume sa propriétaire, qui travaille avec passion depuis quinze ans dans ce secteur.


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Après être intervenue dans des hôpitaux, dans un service de soins palliatifs à Antibes, puis en milieu carcéral à Grasse, elle officie donc désormais dans un aéroport, milieu pour le moins insolite. «C’est un projet qui me tient à cœur et je suis contente car j’ai de très bons retours», assure Nathalie Schindelman.

L’animal suscite la curiosité et son doux pelage blanc neige invite à le caresser. La chienne repère les passagers anxieux et se dirige naturellement vers eux, assure sa maîtresse, qui la laisse aller où elle le souhaite. Nathalie Schindelman entreprend ensuite la conversation, explique avec pédagogie le dispositif, puis propose d’offrir une friandise à Eko, qui n’en demandait pas tant. Ici, la chienne est même autorisée à sauter sur les fauteuils pour un tendre moment avec un passager inquiet.

«On ne cesse de se faire arrêter»

«L’objectif est de ne plus se focaliser sur le moment mais de s’intéresser uniquement au chien», explique Nathalie Schindelman qui porte un tee-shirt floqué «relax dog». L’aviophobie touche plus de 20% des Français mais certains n’ont pas d’autres possibilités que de l’emprunter.

Pendant deux heures, ce duo se fait remarquer au sein du terminal, même si beaucoup de voyageurs s’interrogent sur la présence d’un animal de cette taille, ce qui n’est pas courant. «On ne cesse de se faire arrêter», sourit Nathalie Schindelman. Les enfants et les personnes âgées sont les plus sensibles. «C’est une belle initiative, une parenthèse bienvenue pour apporter un peu de calme et de détente avant un vol», salue Tatiana, qui s’apprête avec son mari et son jeune fils à traverser l’Atlantique en direction de New York. «C’est un moment de tendresse réciproque, l’animal, lui, ne se pose pas la question», martèle la spécialiste de la médiation animale.

Dès son plus jeune âge, la chienne Eko est venue se balader deux à trois fois par semaine dans l’aéroport niçois pour s’habiter aux bruits et à l’agitation environnante, ce qui explique son calme au moment de s’avancer dans un terminal qui se remplit vite en cette matinée d’août. L’aéroport de Nice, troisième aéroport français derrière ceux d’Orly et Roissy, voit passer près de 15 millions de passagers par an.


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Convaincue par l’expérience positive qu’apporte Eko aux voyageurs croisés, Nathalie Schindelman aimerait même pousser le concept plus loin en obtenant l’autorisation d’accompagner son chien jusqu’aux portes de l’avion.