Une étude espagnole révèle qu’un simple ajustement dans vos habitudes quotidiennes pourrait réduire votre risque de développer un diabète de type 2. Les chercheurs appellent cette approche « intelligente » et promettent des résultats concrets.

Le diabète de type 2 progresse à une vitessevitesse alarmante. En silence, il bouleverse des millions de vies, fragilise le cœur, les reins, la vue, et pèse lourdement sur la vie quotidienne. Selon la Fédération internationale du diabète, près de 590 millions d’adultes sont déjà concernés dans le monde, et le nombre continue de grimper, porté par la sédentarité et les excès de l’alimentation moderne. 

Peut-on vraiment prévenir cette maladie qui semble aujourd’hui inévitable ? Une équipe de chercheurs espagnols pense que oui. Leur étude, menée pendant plusieurs années sur des milliers de volontaires, suggère qu’en révisant notre façon de manger et de bouger, il serait possible de réduire significativement le risque.

Predimed-Plus : une analyse qui confirme les effets préventifs du mode de vie méditerranéen

Publiée dans les Annals of Internal Medicine, cette nouvelle analyse des résultats secondaires prédéfinis de l’essai Predimed-Plus a été menée par le Pr Miguel Ruiz-Canela et ses collègues de l’Université de Navarre, en collaboration avec plusieurs centres de recherche espagnols.

L’essai, conduit dans 23 centres en Espagne, a inclus 4 746 adultes âgés de 55 à 75 ans, tous en surpoids ou obèses, présentant un syndrome métabolique, mais sans antécédents cardiovasculaires ni diabète.

Les participants ont été répartis aléatoirement entre deux groupes :

  • un groupe d’intervention, suivant un régime méditerranéen à faible teneur énergétique (-600 kcal par jour), combiné à plus d’activité physiquephysique et à un accompagnement comportemental pour la perte de poids ;
  • un groupe témoin, recevant des conseils pour suivre un régime méditerranéen sans restriction calorique ni objectif spécifique d’exercice.

Au terme d’un suivi médian de six ans, les chercheurs ont observé une réduction relative de 31 % de l’incidenceincidence du diabète de type 2 dans le groupe d’intervention. Les participants du groupe d’intervention ont également montré une meilleure adhésion au régime, un niveau d’activité physique plus élevé, ainsi qu’une réduction plus marquée du poids corporel et du tour de taille.

Le régime méditerranéen, une référence scientifique mondiale

Le régime méditerranéen est l’un des modèles alimentaires les plus étudiés au monde. Recommandé par l’Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé (OMS), il met l’accent sur : 

  • les fruits et légumes frais ; 
  • les légumineuseslégumineuses ;
  • les céréalescéréales complètes ;
  • les poissonspoissons ;
  • les noixnoix ;
  • l’huile d’olive vierge extra comme principale source de graisses. 

Les produits ultra-transformés, les sucressucres ajoutés et la viande rouge y sont consommés de manière très ponctuelle.

« Le régime méditerranéen agit en synergiesynergie pour améliorer la sensibilité à l’insulineinsuline et réduire l’inflammationinflammation. Avec Predimed-Plus, nous démontrons que l’association d’un contrôle calorique et d’une activité physique renforce ces bienfaits », a expliqué Miguel Ruiz-Canela.

Le régime méditerranéen et votre santé : deux minutes pour comprendre avec le Professeur Gilbert Deray. © Médecine TV

D’autres preuves solides en faveur du régime méditerranéen

Bien avant Predimed-Plus, plusieurs études avaient déjà démontré les effets protecteurs du régime méditerranéen.

Côté cardiovasculaire, l’étude Predimed, publiée dans The New England Journal of Medicine, a démontré que chez des individus à haut risque mais sans maladie cardiovasculairemaladie cardiovasculaire, un régime méditerranéen enrichi en huile d’olive vierge extra ou en fruits à coque réduisait d’environ 30 % les événements cardiovasculaires majeurs (infarctus, AVCAVC, décès cardiovasculaire).

Une étude, publiée dans Annals of Neurology, s’est intéressée au régime méditerranéen et au risque de maladie d’Alzheimer : Scarmeas et al. ont démontré que plus une personne suivait strictement ce régime, plus son risque de développer la maladie diminuait. Concrètement, chaque amélioration dans l’adhésion au régime méditerranéen était associée à une réduction notable du risque de démence, ce qui suggère que cette alimentation peut protéger le cerveaucerveau sur le long terme.

Ces travaux convergent : le régime méditerranéen, qu’il soit appliqué dans des études observationnelles ou expérimentales, semble agir sur plusieurs fronts, métabolique, cardiovasculaire ou encore cognitif. L’analyse secondaire prédéfinie de Predimed-Plus apporte une pièce nouvelle et importante à ce puzzle en confirmant que l’ajout d’une restriction calorique modeste et d’un soutien actif renforce l’effet protecteur contre le diabète dans les populations à risque.