DÉCRYPTAGE – Budget 2026 : comment la Grèce renfloue les caisses de l’État français avec ses remboursements anticipés
Alors que la séquence budgétaire se prolonge et qu’il ne reste qu’une semaine aux députés pour examiner le projet de loi de finances avant son renvoi au Sénat, Bercy espère toujours maintenir le déficit 2025 sur la trajectoire de 4,7% du PIB en 2026. Ce soir, l’Assemblée nationale se penchera sur le projet de loi de finances de fin de gestion pour 2025 (PLFG), qui ajuste le budget de l’année en fonction des dépenses supplémentaires engagées – ou, plus rarement, des recettes imprévues. C’est précisément le cas cette année, alors qu’un allié inattendu est venu offrir un peu d’air aux comptes de l’Hexagone. La Grèce, autrefois symbole de la dérive des dettes publiques en Europe, a remboursé par anticipation 1,1 milliard d’euros à Paris. Cette somme couvre les capitaux initialement dus entre 2033 et 2041 dans le cadre des prêts bilatéraux accordés en 2010 pour préserver la stabilité de la zone euro.
Alors qu’à Paris, aucun gouvernement n’a encore réussi à endiguer la dégradation continue des comptes publics, Athènes s’offre le luxe d’alléger sa dette envers ses partenaires. «La Grèce, que tout le monde montrait du doigt voilà quelques années et qui était aux prises avec les difficultés budgétaires que l’on sait, rembourse par anticipation les prêts qui lui ont été consentis. Elle contribue ainsi à une amélioration de 1,1 milliard d’euros du solde du compte de concours financier “Prêts à des États étrangers”. C’est remarquable», a déclaré le rapporteur du budget à l’Assemblée nationale, Philippe Juvin, lors de l’audition de la ministre des comptes publics Amélie de Montchalin le 12 novembre dernier. «Pensez-vous que l’on puisse tirer des leçons de l’exemple grec ?», a-t-il ensuite questionné, pince-sans-rire.
Budget 2026 : comment la Grèce renfloue les caisses de l’État français avec ses remboursements anticipés