Par Le Figaro avec AFP

Publié
le 5 avril 2025 à 15h27,
mis à jour le 5 avril 2025 à 17h55

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Pour «répondre à l’appel» des militants, la branche du Rassemblement national dans les Bouches-du-Rhône a organisé un rassemblement dans une salle de la cité phocéenne.

C’était une sorte de répétition générale avant la grande mobilisation prévue à Paris dimanche 6 avril. Ce samedi, le député RN des Bouches-du-Rhône Franck Allisio avait appelé à un rassemblement populaire à Marseille en faveur de Marine Le Pen, condanmnée par la justice à cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire lundi dernier. «Nous avons répondu à l’appel des militants», avait-il expliqué mercredi au micro de France Bleu Provence. Mais dans la salle des fêtes Florida Palace de la cité phocéenne, où le parti a ses habitudes, l’affluence était clairsemée ce matin.

Selon les organisateurs, 500 personnes avaient fait le déplacement. Sur les affiches, le slogan «Soutenons Marine, sauvons la démocratie» donnait le ton, en écho à cette condamnation qui compromet les chances de Marine Le Pen de concourir à la présidentielle 2027. «On n’est pas sur une salle archi-remplie. Mais c’est une mobilisation spontanée», a estimé Franck Allisio, député RN des Bouches-du-Rhône et patron du parti dans le département, interrogé par l’AFP. L’élu explique avoir voulu donner une alternative à ceux qui «ne pouvaient pas monter à Paris» mais souhaitaient quand même «s’exprimer en tant que citoyens» après la condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics à quatre ans de prison (dont deux ans ferme sous bracelet électronique), une amende de 100.000 euros et cinq ans d’inéligibilité applicable immédiatement.

«Atteinte à la démocratie»

Pour Robert Trani, 77 ans, militant historique, convaincu qu’il n’y a «pas eu de détournements» mais seulement «un problème d’administration», la cheffe de file du parti a été victime d’«une justice pastèque, rouge». Le tribunal a lui estimé que Marine Le Pen avait été au «cœur» d’un système mis en place pour rémunérer des salariés du parti avec l’argent du Parlement européen, à hauteur de 4 millions d’euros, entre 2004 et 2016. «Sur le principe, c’est normal d’être condamnée», concède Mathilde, 21 ans, militante depuis quatre ans : mais «l’inéligibilité, quand les autres accusés des mêmes choses ne l’ont pas eue, c’est une atteinte à la démocratie». Cette étudiante rêve de travailler dans le luxe et ne souhaite pas décliner son identité, pour ne pas compromettre ses ambitions.

Au micro, les élus revendiquent «20.000 nouvelles adhésions en quatre jours» au RN. Ici, à la fin des prises de parole, une douzaine d’adhésions avaient été enregistrées. Christophe Denza, cadre de 48 ans, vient justement de s’encarter, en «réaction» à ce jugement. «On n’est pas cette France que vous dépeignez», plaide-t-il : «Je suis pour une espèce de protectionnisme, pour qu’on revienne à du bon sens dans les institutions et qu’on puisse déjà nous-mêmes vivre correctement pour être en capacité d’accueillir».

Au même moment, une manifestation contre le parti d’extrême droite a réuni 200 personnes, selon la police, dans le centre de la deuxième ville de France, avec un mot d’ordre, «éteindre la flamme» du RN.