Le ministre de l’Intérieur assure dans Le Parisien que son ex-rival dans la bataille pour la présidence LR, Laurent Wauquiez, a rejeté sa proposition de devenir vice-président du parti. Une version contestée par l’entourage du député de Haute-Loire.

Sitôt élu président des Républicains (LR), Bruno Retailleau s’est fixé une priorité : donner au parti une nouvelle direction, et donc une nouvelle impulsion politique. Première étape de ce chantier en deux temps, la nomination d’une «équipe opérationnelle et restreinte», indique le ministre de l’Intérieur mercredi soir dans une interview au Parisien . Après avoir désigné, la veille, l’ancien premier ministre Michel Barnier président du Conseil national, le nouvel homme fort de la droite vient d’achever la composition de son équipe dirigeante.

Trois jours après sa très large victoire à la tête du mouvement, l’ancien patron des sénateurs LR fait la part belle à sa garde rapprochée. Considérée comme le numéro 2 du parti, la vice-présidence déléguée revient à l’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy. Othman Nasrou, directeur de campagne de Bruno Retailleau pour le scrutin interne, devient secrétaire général, en lieu et place d’Annie Genevard, l’actuelle ministre de l’Agriculture, qui avait exprimé le souhait de quitter ce poste. La bataille entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez a beau être terminée depuis dimanche soir et le sacre de l’hôte de la place Beauvau, ils s’écharpent toujours par médias interposés.

En témoignent des versions contradictoires sur un entretien entre les deux hommes qui s’est tenu ce mercredi matin. Alors que le patron de LR assure que le député de Haute-Loire, qu’il a largement battu le week-end dernier en rassemblant trois adhérents sur quatre du parti, a refusé la fonction de vice-président des Républicains pour «se concentrer» sur celle «de président du groupe à l’Assemblée nationale», l’entourage de Laurent Wauquiez dément auprès du Figaro toute offre de vice-président délégué. «On attend la suite. Mais ce n’est pas un bon signal évidemment», reconnaît-on également à l’AFP. De son côté, Bruno Retailleau tente de calmer les esprits : «Il (Laurent Wauquiez) sera associé dans toutes les instances dirigeantes, comme je l’étais d’ailleurs quand j’étais président du groupe au Sénat», fait-il valoir. Même tonalité rassurante à l’égard des proches de son ancien rival, qui s’inquiètent d’une direction à leurs yeux trop «retailliste» : «Il (Laurent Wauquiez) m’a donné des noms. J’en tiendrai compte pour les nominations à venir.»

Des wauquiezistes déjà nommés

Avant même la prochaine salve, deux proches de l’ancien patron de la région AURA figurent déjà dans les premiers choix de Bruno Retailleau : le maire de Valence Nicolas Daragon et la vice-présidente des députés LR Justine Gruet, qui seront tous deux secrétaires généraux adjoints. Tout comme Kristell Niasme (la maire de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) élue en février face à l’Insoumis Louis Boyard), Pierre-Henri Dumont (ancien député) et Béatrice de Montille (élue de Lyon).

Comme porte-parole, est nommée la médiatique sénatrice de Paris Agnès Evren. Deux adjoints seront à ses côtés : sa collègue des Alpes-Maritimes Alexandra Borchio-Fontimp et le vice-président de la région Normandie, Jonas Haddad. Annie Genevard, quant à elle, arrive à la tête de la stratégique commission nationale d’investiture. Enfin, Pierre Danon est désigné trésorier de LR en remplacement de Daniel Fasquelle. Une fonction que le maire du Touquet occupait sa nomination par Nicolas Sarkozy il y a plus de dix ans, époque où le parti Les Républicains s’appelait encore l’UMP.