Invitée sur France 2, la chef des députés RN a ciblé le ministre de l’Intérieur, accusé de ne pas prendre au sérieux la menace frériste.
«Je n’ai rien appris.» Pour Marine Le Pen, le rapport commandé par l’exécutif sur le mouvement des Frères musulmans est la confirmation du diagnostic posé depuis plusieurs années par le Rassemblement national (RN). «Cela fait 15 ans qu’on dit ça et 15 ans qu’on nous explique que c’est faux», a déploré la chef des députés nationalistes, avant de cibler le ministre de l’Intérieur, dont les propositions pour contrecarrer la mouvance frériste ont été retoquées par Emmanuel Macron : «Les mesures de Bruno Retailleau sont une blague qui ne me fait pas rire. Même le président de la République a trouvé ça indigent, c’est pour vous dire…»
Face au «danger mortel» que représente cette «idéologie totalitaire», la triple candidate à l’élection présidentielle a appelé à «arrêter avec les mesurettes administratives», plaidant une nouvelle fois pour l’interdiction des Frères musulmans. En réaction à la proposition de Gabriel Attal d’interdire le port du voile pour les moins de 15 ans, Marine Le Pen n’a pu s’empêcher de rappeler les positions passées du secrétaire général de Renaissance : «Quand j’ai proposé l’interdiction du voile dans l’espace public, il m’a agoni d’injures, il m’a traité d’incompétente. Et aujourd’hui il veut le faire ?»
«Ils disent la même chose que nous»
Aux yeux de la députée du Pas-de-Calais, ses adversaires sont complices de la situation. «Tous ces gens font partie du problème, ils nous font perdre un temps fou, a-t-elle affirmé, incluant Bruno Retailleau dans le lot. Ils disent la même chose que nous pour nous empêcher de le faire.» Alors que le ministre de l’Intérieur est crédité de 16% des intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle selon un sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro et Sud Radio, Marine Le Pen a rappelé l’effondrement de Valérie Pécresse après sa désignation comme candidate de la droite en 2022.
La chef des députés RN a ensuite brandi une photo de Bruno Retailleau, le soir de son élection à la présidence des Républicains, dans laquelle il apparaît aux côtés de Gérard Larcher et Michel Barnier. «Voilà son équipe. Les Français pensent qu’elle est susceptible de sortir le pays des difficultés dans lesquelles il est plongé et dans lesquelles ils ont contribué à le plonger ? Évidemment que non», a conclu la nationaliste.