Il est fort regrettable de modifier un mode de scrutin historique et connu de tous les Marseillais à quelques mois de l’élection municipale. Son application devra s’accompagner d’un effort de pédagogie très important pour éviter la confusion chez les électeurs d’autant plus que cette modification de loi est faite principalement pour servir les intérêts Parisiens. Mais sur le fond, en tant que candidat issu de la société civile, je pense qu’elle peut représenter une avancée démocratique majeure.

Ce qui change : deux votes le même jour

Jusqu’ici, les Marseillais élisaient une liste par secteur. Cette liste permettait de désigner à la fois les conseillers municipaux (qui élisaient le maire de Marseille), les maires de secteur, et les conseillers métropolitains. Ce système complexe, hérité de la loi PLM de 1982, avait de nombreux effets pervers : il permettait à une liste minoritaire en voix de gagner la mairie centrale si elle remportait certains secteurs très peuplés. La loi PLM de 1982 a ainsi produit une vision morcelée de la ville, et a conduit les majorités successives à favoriser certains secteurs par rapport à d’autres selon leur électorat. Il faut aussi dire qu’elle a installé à Marseille une approche clientéliste dans les rapports entre les habitants et les élus et il est évident qu’à notre époque, nous devons repenser l’action politique et la façon dont les élus doivent la mettre en œuvre.