RÉCIT – «Je ne lâcherai rien» : devant ses soutiens, Marine Le Pen se rêve toujours en candidate

Combien étaient-ils vraiment ? Jordan Bardella, le président du Rassemblement national (RN), s’est peut-être emporté en voyant les nombreux drapeaux français s’agiter place Vauban, ce dimanche. «Vous êtes plus de 10.000 !», s’est exclamé l’héritier politique de Marine Le Pen. En réalité, le nombre de personnes qui ont décidé de venir à ce meeting pour «sauver la démocratie», ou mieux «sauver Marine Le Pen», était loin ce chiffre.

Aux alentours de 5000 personnes, et peut-être moins, ont décidé de faire le déplacement en ce dimanche ensoleillé. L’ambiance était calme, loin de l’effervescence qui s’est emparée du parti nationaliste ces derniers jours. Quelques «on est chez nous», ou «Marine présidente», ont bien retenti dans la foule, mais sans ferveur. Les bus dans les fédérations RN avaient tenté de faire le nécessaire pour remplir au maximum la place située derrière les Invalides.

L’appel auquel les partisans de Marine Le Pen répondaient était pourtant décisif : il s’agissait, rien de moins, que de réaliser un tour de force pour solidifier, et peut-être sauver, la candidature de Marine Le Pen à la prochaine élection présidentielle, en 2027. Il y a moins d’une semaine, un tremblement de terre a fait vaciller le RN : leur championne, « candidate naturelle » de son camp, était condamnée à 5 ans d’inéligibilité, avec exécution provisoire, et 4 ans de prison, dont 2 ferme aménageables, après avoir été reconnue coupable en première instance de détournement de fonds publics. Un coup de massue qui a ébranlé le mouvement nationaliste.