Une personne sur trois sera touchée au cours de sa vie par un trouble neurologique, dont l’accident vasculaire cérébral et la démence, d’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Considérées comme la première cause d’invalidité, les affections neurologiques constituent un véritable défi pour la science alors que la population continue doucement mais sûrement de vieillir. L’un de ses objectifs réside dans l’identification des comportements et habitudes de vie à risque pour préserver la santé cérébrale sur (très) long terme.

Des chercheurs du Massachusetts General Hospital, aux Etats-Unis, sont allés encore plus loin en tentant de déterminer des facteurs de risque communs à trois maladies cérébrales : l’accident vasculaire célébral, la démence et la dépression tardive. Partant du constat que ces trois affections étaient en partie « imputables à des facteurs de risque modifiables, qui se chevauchent largement en raison d’une physiopathologie commune », les scientifiques ont estimé que la modification de l’un de ces facteurs au moins pourrait permettre « de réduire simultanément le fardeau des maladies cérébrales ».

Sommeil, stress et engagement social

Publiés dans le Journal of Neurology, Neurosurgery & Psychiatry, leurs travaux reposent sur l’étude de 59 méta-analyses, qui a permis d’extraire pas moins de 17 facteurs de risque modifiables communs aux AVC, à la dépression et à la démence. Les chercheurs suggèrent a fortiori que le fait de changer un ou plusieurs de ces comportements pourrait avoir un impact positif, non pas sur une, mais sur ces trois maladies cérébrales. « Notre étude a identifié 17 facteurs de risque modifiables communs à l’AVC, à la démence et/ou à la dépression tardive, soulignant qu’il existe de nombreuses mesures différentes que les gens peuvent prendre pour réduire les risques de ces maladies cérébrales liées à l’âge », explique la Dr Sanjula Singh, principale auteure de ce travail de recherche.

Le sommeil, le stress, l’alimentation, la sédentarité, l’hypertension artérielle, la consommation d’alcool et le tabagisme comptent parmi les facteurs de risque identifiés dans le développement de ces maladies. On sait déjà qu’améliorer certaines de ces habitudes de vie peut avoir une influence sur de nombreuses pathologies, et donc sur la longévité, mais l’étude met en avant d’autres facteurs de risque bien moins connus.

C’est le cas des maladies rénales, de la glycémie à jeun, du cholestérol, de la perte auditive, de la douleur, de l’indice de masse corporelle, du sens de la vie, de l’engagement social, de la réalisation d’activités à caractère cognitif et des symptômes dépressifs.

Depuis plusieurs années, nombreux sont les professionnels de santé qui mettent en avant une approche holistique de la santé, basée sur un équilibre entre ses différents aspects (physique, bien-être, social) et sur la prévention. La clé pour vivre plus longtemps ? « Les soins de santé sont de plus en plus complexes. Mais ces résultats nous rappellent que la prévention des maladies peut être très simple. Pourquoi ? Parce que bon nombre des maladies les plus courantes partagent les mêmes facteurs de risque », conclut Jonathan Rosand, co-auteur de ce travail de recherche.